{"id":873,"date":"2015-01-11T23:23:01","date_gmt":"2015-01-11T22:23:01","guid":{"rendered":"http:\/\/www.archipress.org\/wp\/?page_id=873"},"modified":"2015-01-17T13:14:56","modified_gmt":"2015-01-17T12:14:56","slug":"nord-sud-un-programme-de-survie","status":"publish","type":"page","link":"https:\/\/www.archipress.org\/?page_id=873","title":{"rendered":"Nord-Sud: un programme de survie"},"content":{"rendered":"

Nord-Sud: un programme de survie
\nrapport de la commission ind\u00e9pendante sur les probl\u00e8mes de d\u00e9veloppement international<\/strong><\/p>\n

Sous la pr\u00e9sidence de Willy Brandt, Gallimard, Paris, 1980.<\/div>\n

 <\/p>\n

\u00ab\u00a0…des experts du monde entier (…) ont pr\u00e9par\u00e9 pendant plus de deux ans ce rapport pour cr\u00e9er un nouvel ordre mondial\u00a0\u00bb. En fait il s’agit de propositions visant des r\u00e9formes de l’\u00e9conomie mondiale plut\u00f4t que des transformations \u00e0 proprement parler. L’analyse du d\u00e9veloppement est \u00e9minemment \u00e9conomique, m\u00eames si certains co\u00fbts sociaux, \u00e9cologiques sont \u00e9voqu\u00e9s dans l’ouvrage (le probl\u00e8me du d\u00e9sarmement est abord\u00e9 de fa\u00e7on \u00e9clairante).<\/p>\n

Un rapport de plus sur Nord et Sud, \u00e9labor\u00e9 par la jet set society de la coop\u00e9ration internationale. Sous la pr\u00e9sidence de Willy Brandt, on retrouve une brochette impressionnante de personnalit\u00e9s (O. Palme, E. Frei, E. Pisani,etc…), dont le d\u00e9nominateur commun est le profil d’homme d’Etat. Leur approche du d\u00e9veloppement est donc une approche essentiellement institutionnelle de la question du d\u00e9veloppement ; Etats et grandes institutions internationales sont Les acteurs du d\u00e9veloppement. N\u00e9anmoins, la prise de conscience qui est \u00e0 l’origine de ce rapport est d’une grande importance, si elle induit une r\u00e9flexion autre<\/em> parmi les gestionnaires de notre plan\u00e8te.<\/p>\n

extraits significatifs<\/em><\/p>\n

p. 13 ; \u00ab\u00a0…ce rapport traite de quelques-uns des besoins du monde des ann\u00e9es 80. Il examine les relations Nord-Sud dans lesquelles il voit le grand d\u00e9fi social de notre temps. Il nous faut souligne que les deux prochaines d\u00e9cennies peuvent \u00eatre d\u00e9cisives pour l’humanit\u00e9.\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 15 ; \u00ab\u00a0…nous avons \u00e9prouv\u00e9 plus fortement encore le sentiment que la r\u00e9vision des relations entre le Nord et le Sud \u00e0 l’\u00e9chelon mondial \u00e9tait devenue une obligation d\u00e9cisive pour l’humanit\u00e9. C’est une t\u00e2che aussi importante que la lutte engag\u00e9e contre la course aux armements et nous avons estim\u00e9 qu’elle \u00e9tait le plus grand d\u00e9fi lanc\u00e9 \u00e0 l’humanit\u00e9 d’ici \u00e0 la fin de ce si\u00e8cle.<\/p>\n

(…) Notre rapport n’est pas un document technique.\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 18 ; \u00ab\u00a0Le bavardage st\u00e9rile ne m\u00e8nera \u00e0 rien, il ne gagnera pas de temps, il en fera perdre.\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 23 ; \u00ab\u00a0Tandis que se poursuit la lutte en vue de donner une nouvelle structure aux relations internationales, on donne plus d’importance que par le pass\u00e9 aux consid\u00e9rations \u00e9trang\u00e8res au domaine \u00e9conomique proprement dit : facteurs religieux et ethniques, instruction et opinion publique.\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 25 ; \u00ab\u00a0La facture militaire annuelle approche actuellement du total de 450 milliards de dollars, alors que l’aide officielle aux pays en voie de d\u00e9veloppement repr\u00e9sente moins de 5 % de ce chiffre. Quatre exemples :<\/p>\n

1. Les d\u00e9penses militaires d’une demi-journ\u00e9e seulement suffiraient \u00e0 financer tout le programme de l’Organisation mondiale de la sant\u00e9 pour \u00e9liminer la malaria. Il faudrait encore moins d’argent pour mettre fin \u00e0 l’onchocercose (c\u00e9cit\u00e9 des rivi\u00e8res), qui est toujours un fl\u00e9au pour des millions d’hommes.<\/p>\n

2. Un char de combat co\u00fbte environ 1 million de dollars ; ce montant permettrait d’am\u00e9liorer le stockage de 100 000 tonnes de riz et l’on \u00e9conomiserait ainsi 4000 tonnes ou davantage chaque ann\u00e9e : or, l’\u00eatre humain peut se contenter d’une livre de riz par jour. La m\u00eame somme d’argent permettrait de cr\u00e9er 1000 salles de classe pour 30 000 enfants.<\/p>\n

3. Avec 0,5 % des d\u00e9penses militaires du monde entier, on ach\u00e8terait tout le mat\u00e9riel agricole n\u00e9cessaire pour accro\u00eetre la production de nourriture et permettre aux pays \u00e0 faible revenu, d\u00e9ficitaires en mati\u00e8re de nourriture, de se suffire \u00e0 eux-m\u00eames, \u00e0 peu de choses pr\u00e8s.\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 27 ; \u00ab\u00a0quand les pays producteurs d’armes seront-ils dispos\u00e9s, dans le cadre des Nations Unies ou directement, \u00e0 accepter certaines r\u00e8gles d conduite ? Elles pourraient aller de la publication des chiffres d’exportations, tant pour les armes que pour la capacit\u00e9 de les produire…<\/p>\n

(…) Il faut que l’opinion prenne conscience du rapport existant entre les probl\u00e8mes du d\u00e9sarmement et du d\u00e9velopement \u00e9conomique.\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 28 ; \u00ab\u00a0Le fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF) a estim\u00e9 que dans la seule ann\u00e9e 1978 plus de 30 millions d’enfants \u00e2g\u00e9s de moins de cinq ans sont morts d’inanition.<\/p>\n

(…) L’humanit\u00e9 n’a jamais dispos\u00e9 de ressources techniques et financi\u00e8res aussi abondantes pour conjurer la faim et la mis\u00e8re.<\/p>\n

(…) La solidarit\u00e9 humaine doit d\u00e9border le cadre des fronti\u00e8res nationales<\/p>\n

(…) L’\u00e9limination de la faim est la t\u00e2che fondamentale de l’humanit\u00e9.\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 29 ; \u00ab\u00a0Les leaders du Sud assument la plus grosse part des responsabilit\u00e9s…\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 33 , \u00ab\u00a0La \u00ab\u00a0communant\u00e9 internationale\u00a0\u00bb continue \u00e0 \u00eatre trop loin de l’exp\u00e9rience de l’homme moyen et vice versa .<\/em><\/p>\n

Un nombre consid\u00e9rable de probl\u00e8mes tendent \u00e0 devenir communs aux soci\u00e9t\u00e9s soumises \u00e0 des r\u00e9gimes politiques diff\u00e9rents. On pourrait dire que ce sont des traits d’union entre les syst\u00e8mes : ils vont de l’\u00e9nergie \u00e0 l’\u00e9cologie, de la limitation des armements \u00e0 la redistribution de l’emploi, de la micro-\u00e9lectronique aux nouvelles options scientifiques…\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 35 ; \u00ab\u00a0Allons-nous laisser \u00e0 nos successeurs une plan\u00e8te aride aux d\u00e9serts en marche, aux paysages appauvris et \u00e0 l’environnement diminu\u00e9 ?<\/p>\n

Les graves cons\u00e9quences de l’\u00e9rosion accrue du sol et de l’extension du d\u00e9sert nous concernent tous. A son taux actuel, le d\u00e9boisement incontr\u00f4l\u00e9 r\u00e9duirait de moiti\u00e9 le stock de bois disponible \u00e0 la fin de ce si\u00e8cle et priverait plus d’un milliard de pauvres gens du combustible n\u00e9cessaire pour leur cuisine.\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 37 , \u00ab\u00a0L’existence de millions de ch\u00f4meurs dans le Nord constitue un immense d\u00e9fi dont la port\u00e9e est plus grande encore si l’on consid\u00e8re que les ch\u00f4meurs sont plus nombreux dans le Sud. Le protectionnisme est certainement une solution erron\u00e9e parce qu’il contribue \u00e0 maintenir dans des conditions tr\u00e8s on\u00e9reuses des structures qui deviennent p\u00e9rim\u00e9es.\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 39 ; \u00ab\u00a0Pourquoi serait-il chim\u00e9rique de songer \u00e0 imposer une forme convenable de taxation avec une \u00e9chelle mobile selon la \u00ab\u00a0capacit\u00e9 de paiement\u00a0\u00bb des pays ? Il pourrait m\u00eame y avoir une petite taxe sur le commerce international, ou un droit plus lourd sur les exportations d’armes.\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 41 ; \u00ab\u00a0Cette Commission n’a pas tent\u00e9 de red\u00e9finir le d\u00e9veloppement \u00e9conomique, mais nous sommes tomb\u00e9s d’accord, entre autres, sur le fait que nous devions axer notre attention non sur les machines ou les institutions, mais sur les hommes. Il n’est pas douteux que le refus d’accepter des mod\u00e8les \u00e9trangers marque en fait la deuxi\u00e8me phase de la d\u00e9colonisation.<\/p>\n

(…) Il faut \u00e9viter la constante confusion qui est faite entre croissance et d\u00e9veloppement…\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 42 ; \u00ab\u00a0Les id\u00e9ologies de la croissance, et pas seulement dans la partie occidentale du Nord, se sont trop peu souci\u00e9es de la qualit\u00e9 de la croissance. Un peuple conscient de son identit\u00e9 culturelle peut adopter et adapter des \u00e9l\u00e9ments conformes \u00e0 l’ensemble de ses valeurs, il peut, par cons\u00e9quent, pr\u00e9coniser un d\u00e9veloppement \u00e9conomique appropri\u00e9. Il n’y a pas d’approche uniforme de ce probl\u00e8me ; il y a des r\u00e9ponses diff\u00e9rentes et particuli\u00e8res pour chacun, qui sont fonction de l’h\u00e9ritage historique et culturel, des traditions religieuses, des ressources humaines et \u00e9conomiques, enfin du type politique des nations en question. Mais il y a une notion commune, \u00e0 savoir que l’identit\u00e9 culturelle conf\u00e8re de la dignit\u00e9 au peuple.\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 43 ; \u00ab\u00a0Nous consid\u00e9rons comme admis que toutes les cultures m\u00e9ritent le m\u00eame respect, la m\u00eame protection, la m\u00eame promotion. Plus le processus de modernisation se trouve r\u00e9duit \u00e0 une question purement technique, plus il importe pour les int\u00e9ress\u00e9s de conserver leur identit\u00e9 culturelle et leur ind\u00e9pendance.\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 44 ; \u00ab\u00a0On ne doit pas n\u00e9gliger les dangers de l’imp\u00e9rialisme \u00ab\u00a0culturel\u00a0\u00bb. La solidairit\u00e9 entre les nations doit \u00eatre fond\u00e9e sur une reconnaissance mutuelle des valeurs.\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 45 , \u00ab\u00a0Le monde justifie son inaction par des alibis. Cette remarque s’applique \u00e0 tous. Nous nous jugeons en fonction de nos r\u00e9ussites et les autres en fonction de leurs \u00e9checs. Frustration et impasse sont les r\u00e9sultats de cette attitude.<\/p>\n

(…) Nous souhaitons montrer clairement que le Nord et le Sud ne peuvent continuer \u00e0 faire des affaires selon le \u00ab\u00a0train-train\u00a0\u00bb habituel avec quelques am\u00e9nagements de d\u00e9tail. Ce qu’il faut, c’est une r\u00e9orientation intellectuelle, ce sont des mesures s\u00e9rieuses tendant \u00e0 d\u00e9terminer un changement structurel, une plus grande coop\u00e9ration pratique.<\/p>\n

(…) Bien entendu, le syst\u00e8me des Nations Unies devrait \u00eatre d\u00e9velopp\u00e9 et revu. Ses insuffisances sont bien connues et difficiles \u00e0 surmonter. N\u00e9anmoins c’est le seul syst\u00e8me dont nous disposions.<\/p>\n

(…) (Les membres de l’ONU ont tol\u00e9r\u00e9 une croissance excessive de la bureaucratie internationale et ils sont les seuls \u00e0 pouvoir renverser la vapeur. Mais les difficult\u00e9s qu’ils rencontrent en voulant freiner la croissance de leurs propres bureaucraties ne sont pas rassurantes. Il faut revoir l’\u00e9tat des organisations internationales, et les compl\u00e9ter afin de r\u00e9pondre \u00e0 quelques-unes des questions pos\u00e9es).\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 48 ; \u00ab\u00a0Je souhaite enfin parler franchement aux leaders de certains Etats et groupes de pays.<\/p>\n

Je m’adresserai d’abord aux Etats-Unis. Je ne crois pas que le peuple am\u00e9ricain puisse rester indiff\u00e9rent \u00e0 la pauvret\u00e9 et \u00e0 la famine dans le monde.<\/p>\n

(…) Par rapport au PNB leur aide aux pays \u00e9trangers est tomb\u00e9e \u00e0 un niveau tr\u00e8s bas.\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 50 ; \u00ab\u00a0Le Japon est particuli\u00e8rement \u00e0 m\u00eame de comprendre les probl\u00e8mes du d\u00e9veloppement \u00e9conomique, ayant pass\u00e9 si rapidement, lui-m\u00eame, au premier rang des nations industrialis\u00e9es.\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 51 ; \u00ab\u00a0L’\u00e9laboration de notre avenir commun est beaucoup trop importante pour \u00eatre laiss\u00e9e aux mains des gouvernements et des experts. C’est pourquoi notre appel s’adresse \u00e0 la jeunesse, aux mouvements f\u00e9ministes et ouvriers, aux chefs politiques, intellectuels et religieux, aux savants et aux \u00e9ducateurs, aux techniciens et aux managers, aux membres des communaut\u00e9s rurales et commerciales. Puissent-ils tous essayer de comprendre, puissent-ils agir dans leurs affaires \u00e0 la lumi\u00e8re de ce nouveau d\u00e9fi.\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 56-57-58 ; \u00ab\u00a0Le Nord, y compris l’Est europ\u00e9en, poss\u00e8de un quart de la population mondiale et quatre cinqui\u00e8mes de ses revenus, mais il dispose d’un cinqui\u00e8me du revenu mondial.<\/p>\n

(…) A l’origine de ces diff\u00e9rences il y a l’in\u00e9galit\u00e9 fondamentale de la force \u00e9conomique. Ce n’est pas seulement le fait que le Nord soit tellement plus riche que le Sud : il poss\u00e8de plus de 90 % de l’industrie de fabrication mondiale. La plupart des brevets et nouvelle technologie sont la propri\u00e9t\u00e9 des soci\u00e9t\u00e9s multinationales du Nord qui contr\u00f4lent une grande partie des investissements et du commerce mondial de mati\u00e8res premi\u00e8res et de produits manufactur\u00e9s.<\/p>\n

(…) Il ne s’agit pas aujourd’hui d’une question d’aide, mais de changements fondamentaux \u00e0 apporter \u00e0 l’\u00e9conomie mondiale dans le but d’aider les pays en voie de d\u00e9veloppement \u00e0 subvenir eux-m\u00eames \u00e0 leurs progr\u00e8s. Et, \u00e9tant donn\u00e9 leur interd\u00e9pendance croissante avec le Sud, les pays du Nord eux-m\u00eames ont besoin d’une r\u00e9forme \u00e9conomique internationale pour assurer leur propre prosp\u00e9rit\u00e9 dans l’avenir.\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 63 ; \u00ab\u00a0En 1946, l’ONU ne comptait encore que 55 membres. \u00ab\u00a0<\/p>\n

p. 64 ; \u00ab\u00a0Alors que les puissances occidentales \u00e9taient oblig\u00e9es d’intervenir dans leurs \u00e9conomies propres, elles \u00e9taient r\u00e9solues \u00e0 \u00e9viter le protectionnisme et la politique du \u00ab\u00a0mendiant aupr\u00e8s du voisin\u00a0\u00bb, pratiqu\u00e9e dans les ann\u00e9es 30. Dans ce but elles mirent au point un solide syst\u00e8me de libre-\u00e9change qui tenait de Keynes \u00e0 l’int\u00e9rieur et d’Adam Smith \u00e0 l’ext\u00e9rieur. En 1944, quand elles conf\u00e9r\u00e8rent \u00e0 Bretton Woods, dans le New Hampshire, elles \u00e9tablirent deux instruments centraux de coop\u00e9ration financi\u00e8re et mon\u00e9taire : 1) la banque internationale pour la reconstruction et le d\u00e9veloppement, connue sous le nom de Banque mondiale, afin de fournir des pr\u00eats pour aider \u00e0 la reconstruction de l’Europe et du Japon ainsi que du monde en voie de d\u00e9veloppement ; 2) le Fonds mon\u00e9taire international (FMI) qui devait \u00eatre le r\u00e9gulateur des devises, promouvoir la stabilit\u00e9 des taux de change et fournir des liquidit\u00e9s pour une plus grande libert\u00e9 des \u00e9changes.\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 66 ; \u00ab\u00a0Les Nations Unies devinrent le principal forum du Sud.\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 67 ; \u00ab\u00a0Bien que de plus en plus concern\u00e9es par les probl\u00e8mes du d\u00e9veloppement \u00e9conomique, la Banque mondiale et le FMI tendaient \u00e0 se conformer \u00e0 une approche plus conservatrice.<\/p>\n

(…) Le Sud disposait \u00e0 l’Assembl\u00e9e g\u00e9n\u00e9rale d’une majorit\u00e9 de voix lui donnant la certitude de faire voter ses r\u00e9solutions, mais la situation du Nord dans la Banque mondiale et le FMI lui conf\u00e9rait un contr\u00f4le des domaines cl\u00e9s de l’argent et des finances.\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 68 ; \u00ab\u00a0D’une mani\u00e8re g\u00e9n\u00e9rale, les gouvernements occidentaux consid\u00e9r\u00e8rent tout d’abord le d\u00e9veloppement en termes d’aide.<\/p>\n

p. 69 ; \u00ab\u00a0Au d\u00e9but des ann\u00e9es 70, le d\u00e9bat avait cess\u00e9 d’\u00eatre centr\u00e9 sur l’aide, il s’attaquait maintenant \u00e0 la structure du syst\u00e8me \u00e9conomique mondial.\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 71 ; \u00ab\u00a0Mais un changement d\u00e9cisif intervint avec la hausse du prix du p\u00e9trole \u00e0 la fin de 1973, qui marqua un tournant capital dans les relations Nord-Sud.<\/p>\n

(…) L’\u00e9conomie mondiale n’a pu retrouver sa sant\u00e9 ant\u00e9rieure. Les nations occidentales avaient enregistr\u00e9 un taux de croissance de plus de 4 % par an de 1950 \u00e0 1960 et de plus de 5 % de 1960 \u00e0 1973, mais de 1973 \u00e0 1979 le taux de croissance avait \u00e9t\u00e9 seulement de 2,5 % par an.<\/p>\n

Dans les pays de l’Est europ\u00e9en, le taux de croissance marqua aussi un ralentissement, passant de 9,5 % annuellement dans la d\u00e9cennie de 1950 \u00e0 un peu plus de 6,5 % entre 1960 et 1973 et moins de 5,5 % entre 1973 et 1977…\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 72 ; \u00ab\u00a0…dans le Tiers Monde le ch\u00f4mage et le sous-emploi se calculent par centaines de millions. Et le ch\u00f4mage s’est aggrav\u00e9 \u00e9galement dans le monde industrialis\u00e9. En 1979, il y avait plus de 18 millions de ch\u00f4meurs dans les pays de l’OCDE.\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 75 ; \u00ab\u00a0Dans le cadre du syst\u00e8me commercial interne des soci\u00e9t\u00e9s transnationales, les prix des produits manufactur\u00e9s, des marchandises ou des services peuvent \u00eatre ajust\u00e9s au d\u00e9triment des pays en voie de d\u00e9veloppement. De plus, nombre d’entre eux tablent aujourd’hui sur les salaires des travailleurs \u00e9migr\u00e9s qui repr\u00e9sentent pour eux une source pr\u00e9caire de devises \u00e9trang\u00e8res. Le Pakistan, par exemple, re\u00e7oit de ses ouvriers \u00e0 l’\u00e9tranger un montant qui est presque \u00e9gal au total de ses exportations. Mais les \u00e9migr\u00e9s ont souvent un statut incertain et ils sont expos\u00e9s \u00e0 des discriminations, une r\u00e9cession peut mettre fin rapidement \u00e0 leur contrat et entra\u00eener leur renvoi dans leur pays d’origine o\u00f9 ils feront de nouveaux ch\u00f4meurs.\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 85 , \u00ab\u00a0Le d\u00e9veloppement ne pourra jamais \u00eatre l’objet d’une d\u00e9finition qui donne satisfaction \u00e0 tout le monde.<\/p>\n

(…) On admet g\u00e9n\u00e9ralement aujourd’hui que le d\u00e9veloppement implique une profonde transformation de toutes les structures \u00e9conomiques et sociales. Celle-ci comprend des modifications dans la production et dans la demande aussi bien qu’une am\u00e9lioration dans la distribution des revenus et dans l’emploi. Cela signifie que l’on cr\u00e9era une \u00e9conomie plus diversifi\u00e9e dont les principaux secteurs deviendront plus interd\u00e9pendants pour la fourniture des facteurs de production (\u00ab\u00a0inputs\u00a0\u00bb) et pour l’expansion des march\u00e9s o\u00f9 s’\u00e9coulera le rendement (\u00ab\u00a0output\u00a0\u00bb).\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 86 ; \u00ab\u00a0C’est pourquoi il n’y a pas pour le d\u00e9veloppement \u00e9conomique une r\u00e8gle d’or qui puisse \u00eatre universellement appliqu\u00e9e.<\/p>\n

(…) Le d\u00e9veloppement, c’est beaucoup plus que le passage de la pauvret\u00e9 \u00e0 la richesse, le passage d’une \u00e9conomie rurale traditionnelle \u00e0 une civilisation urbaine plus raffin\u00e9e.\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 88 ; \u00ab\u00a0On ne peut accepter aucun concept de d\u00e9veloppement qui continue \u00e0 condamner des centaines de millions d’hommes \u00e0 la famine et au d\u00e9sespoir.\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 100 , \u00ab\u00a0Une \u00e9tude r\u00e9cente r\u00e9v\u00e9lait qu’un tiers de la totalit\u00e9 des familles vivant \u00e0 Ahmedabad, Bogota, Hong Kong, Madras, Mexico City ne pouvait s’offrir le logement le meilleur march\u00e9 construit actuellement.\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 104 ; \u00ab\u00a0Aucune d\u00e9finition du d\u00e9veloppement ne sera compl\u00e8te si elle ne tient pas compte de la contribution des femmes \u00e0 ce ph\u00e9nom\u00e8ne et de ses r\u00e9percussions sur leur vie.<\/p>\n

(…) Tout d\u00e9veloppement r\u00e9alis\u00e9 dans la justice exige d’urgence des mesures qui permettront aux femmes d’acc\u00e9der \u00e0 de meilleurs emplois, qui r\u00e9duiront les t\u00e2ches ardues que des centaines de millions d’entre elles remplissent dans leurs occupations agricoles ou m\u00e9nag\u00e8res.\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 107 ; \u00ab\u00a0Dans la plupart des r\u00e9gions rurales o\u00f9 s\u00e9vit la pauvret\u00e9, deux des t\u00e2ches f\u00e9minines les plus dures consistent \u00e0 ramasser du bois \u00e0 br\u00fbler et elles doivent pour cela marcher de plus en plus loin \u00e0 mesure du d\u00e9boisement des f\u00f4rets. Elles doivent aussi chercher de l’eau \u00e0 de grandes distances.\u00a0\u00bb<\/p>\n

\u00ab\u00a0Les statistiques continuent \u00e0 ignorer dans une large mesure la contribution des femmes quand elle se produit \u00e0 l’int\u00e9rieur du foyer plut\u00f4t que sur le march\u00e9 du travail.\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 109 ; \u00ab\u00a0Les hommes tendent \u00e0 consid\u00e9rer que les femmes menacent leurs emplois, surtout quand elles re\u00e7oivent un salaire moindre pour un travail analogue.\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 115 ; \u00ab\u00a0Nous aspirons \u00e0 un monde fond\u00e9 sur la justice et les contrats plut\u00f4t que sur le pouvoir et le rang, un monde moins arbitraire, r\u00e9gl\u00e9 davantage par des lois \u00e9quitables et franches.\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 117 ; \u00ab\u00a0Nos propositions ne sont pas r\u00e9volutionnaires, quelques-une d’entre elles sont peut-\u00eatre l\u00e9g\u00e8rement en avance sur des id\u00e9es courantes, d’autres sont \u00e0 l’\u00e9tude depuis de nombreuses ann\u00e9es. Nous consid\u00e9rons qu’elles font partie d’un processus de r\u00e9forme et de restructuratiuon en cours de n\u00e9gociation.\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 123-124 ; \u00ab\u00a0Pourtant le v\u00e9ritable protectionisme, que la recession encourage, pourrait \u00eatre lui-m\u00eame l’un des plus graves obstacles \u00e0 la gu\u00e9rison.<\/p>\n

(…) La d\u00e9pendance des pays industrialis\u00e9s \u00e0 l’\u00e9gard des march\u00e9s du Sud est consid\u00e9rable et continue \u00e0 s’accro\u00eetre. En 1977, le Japon, les Etats-Unis et la CEE ont vendu au Tiers Monde plus d’un tiers de leurs exportations, cette proportion atteignant m\u00eame 46 % pour le Japon. Les exportations des Etats-Unis en direction des pays en voie de d\u00e9veloppement ont \u00e9t\u00e9 quatre fois sup\u00e9rieures \u00e0 celles vers le Japon et pr\u00e8s de deux fois \u00e0 celles vers la CEE. Quant aux exportations de la CEE en direction du Tiers Monde, elles ont repr\u00e9sent\u00e9 trois fois celles des Etats-Unis et vingt fois celles du Japon.\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 125 ; \u00ab\u00a0Il ne doit pas consid\u00e9rer le commerce avec le Sud comme une menace, mais comme une chance. Ce ne doit pas \u00eatre pour lui un \u00e9l\u00e9ment du probl\u00e8me, mais un \u00e9l\u00e9ment de la solution.\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 127 ; \u00ab\u00a0Le Nord, et sp\u00e9cialement l’Europe et le Japon, d\u00e9pend des pays en voie de d\u00e9veloppement pour une part tr\u00e8s importante de marchandises primordiales. Pour le caf\u00e9, le cacao, le th\u00e9, les bananes, les fibres dures, le jute, le caoutchouc et le bois dur des tropiques, la CEE et l’Am\u00e9rique sont totalement d\u00e9pendantes des importations du Tiers Monde. Pour plusieurs minerais importants, le Japon et la CEE importent plus de 90 % de leur approvisionnements et ceux-ci viennent en grande partie du Tiers Monde. Les Etats-Unis et le Canada, qui sont eux-m\u00eames gros producteurs de minerais, d\u00e9pendent \u00e9galement des pays en voie de d\u00e9veloppement pour nombre de minerais cl\u00e9s. 60 % des exportations mondiales des produits agricoles et miniers autres que le p\u00e9trole proviennent du Tiers Monde.\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 128 ; \u00ab\u00a0A court terme, le p\u00e9trole repr\u00e9sente le probl\u00e8me d\u00e9cisif. L’avenir de l’\u00e9conomie mondiale d\u00e9pend dangereusement du succ\u00e8s de la coop\u00e9ration internationale dans le but de freiner le gaspillage de la consommation, de promouvoir une distribution \u00e9quitable des marchandises \u00e0 des prix pr\u00e9visibles, d’acc\u00e9l\u00e9rer l’exploration et de r\u00e9gler les questions financi\u00e8res qui en d\u00e9pendent.\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 131 ; \u00ab\u00a0Elle accro\u00eetrait la confiance des d\u00e9tenteurs de capitaux, qu’il s’agisse de producteur d’exc\u00e9dents de p\u00e9trole ou d’autres investisseurs en puisance. Si elles sont suffisantes, les liquidit\u00e9s internationales peuvent contribuer \u00e0 amortir les fluctuations cycliques de l’activit\u00e9 \u00e9conomique, \u00e0 limiter les mesures protectionistes et \u00e0 aider les producteurs de marchandises \u00e0 \u00e9chapper aux p\u00e9riodes de d\u00e9pression commerciale. Les am\u00e9liorations propos\u00e9es pour l’ajustement de la balance des paiements pourraient contribuer \u00e0 freiner la pression restrictive sur l’\u00e9conomie mondiale.\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 133-134 ; \u00ab\u00a0Plusieurs th\u00e8mes que nous examinons portent sur la question de la paix dans cet ordre mondial. L’arr\u00eat de la course aux armements doit \u00eatre l’objectif fondamental de l’entreprise internationale.<\/p>\n

(…) Le souci de l’avenir de la plan\u00e8te est inextricablement li\u00e9 \u00e0 celui que nous inspire la pauvret\u00e9. Si elle se poursuivait au cours du si\u00e8cle \u00e0 venir, la croissance rapide de la population pourrait rendre le monde ingouvernable…<\/p>\n

(…) C’est vrai \u00e9galement pour ce qui concerne l’environnement biologique : en de nombreux pays, la destruction qui le menace est le r\u00e9sultat direct de la pauvret\u00e9, bien qu’ailleurs elle soit la cons\u00e9quence de d\u00e9cisions technologiques erron\u00e9es et de plans de croissance industrielle. Ces probl\u00e8mes, ainsi que celui de la prolif\u00e9ration des armes nucl\u00e9aires, ne pourront \u00eatre r\u00e9solus que si le Nord et le Sud agissent en coop\u00e9ration et, \u00e0 cet \u00e9gard, leurs int\u00e9r\u00eats mutuels ne sont que trop \u00e9vidents.\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 135 ; \u00ab\u00a0Les probl\u00e8mes miniers, par exemple, ne peuvent \u00eatre pleinement r\u00e9solus sans que l’on agisse en mati\u00e8re financi\u00e8re, dans les questions affectant les soci\u00e9t\u00e9s transnationales et dans les accords relatifs aux marchandises.<\/p>\n

(…) Les dettes, le syst\u00e8me bancaire international, les marchandises, les d\u00e9bouch\u00e9s des produits manufactur\u00e9s sont \u00e9troitement li\u00e9s les uns aux autres. On peut mentionner de nombreuses interp\u00e9n\u00e9trations de cette sorte. L’interd\u00e9pendance existe non seulement entre les pays, mais entre les id\u00e9es.<\/p>\n

Nous ne pr\u00e9tendons pas que les mesures propos\u00e9es ne co\u00fbteront rien au Nord. Celui-ci devra partager ses ressources et le contr\u00f4le qu’il exerce sur les institutions ; il devra accepter d’\u00e9laborer un changement dans le mode de travail des march\u00e9s qui, \u00e0 l’heure actuelle, est \u00e0 son avantage. En revanche nous pr\u00e9tendons que le Nord, aussi bien que le Sud, recueillera de grands avantages en \u00e9change, \u00e0 la fois du fait de b\u00e9n\u00e9fices \u00e9conomiques directs et en raison de la r\u00e9duction apport\u00e9e aux incertitudes et \u00e0 l’instabilit\u00e9.\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 137 ; \u00ab\u00a0Les Nations Unies ont d\u00e9cid\u00e9 de consacrer une attention particuli\u00e8re aux \u00ab\u00a0pays les moins d\u00e9velopp\u00e9s\u00a0\u00bb. Ceux-ci sont d\u00e9finis comme \u00ab\u00a0des pays affrontant \u00e0 long terme de graves obstacles \u00e0 leur d\u00e9veloppement, obstacles qui sont d\u00e9finis en fonction de trois crit\u00e8res fondamentaux, \u00e0 savoir un montant par t\u00eate de 100 dollars ou moins du PNB calcul\u00e9 d’apr\u00e8s les prix de 1970, une part dans la fabrication de produits manufactur\u00e9s de 10 % ou moins du PNB ; enfin 20 % ou moins d’habitants \u00e2g\u00e9s de 15 ans ou plus sachant lire et \u00e9crire\u00a0\u00bb. D’apr\u00e8s les statistiques de 1977, ils ont une population de 258 millions, soit 13 % de celle de tous les pays en voie de d\u00e9veloppement. Leur revenu par t\u00eate en 1977 \u00e9tait d’environ 150 dollars \u00e9quivalant \u00e0 80 en prix de 1970, et le taux de croissance de leur revenu au cours des deux derni\u00e8res d\u00e9cennies a \u00e9t\u00e9 inf\u00e9rieur \u00e0 1 % par t\u00eate.\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 138 ; \u00ab\u00a0La plupart des pays les moins avanc\u00e9s -la liste actuelle de l’ONU en d\u00e9nombre 29- sont contigus \u00e0 deux zones que nous appelons les \u00ab\u00a0ceintures de pauvret\u00e9\u00a0\u00bb. L’une d’elles s’\u00e9tend au travers du milieu de l’Afrique, du Sahara au nord du lac Nyassa au Sud. La seconde, partant des deux Yemens et de l’Afhanistan, s’\u00e9tend vers l’est \u00e0 travers l’Asie du Sud.Est. Ces ceintures se prolongent en d’autres pays , comme, par exemple, le Kenya en Afrique, et en Asie, la Birmanie, le Cambodge, le Vietnam et une partie de l’Inde. On a soulev\u00e9 la question de savoir si les parties de pays poss\u00e9dant les m\u00eames caract\u00e9ristiques et les m\u00eames handicaps que les pays les moins d\u00e9velopp\u00e9s ne devaient pas \u00eatre trait\u00e9s sur un pied d’\u00e9galit\u00e9 avec eux.<\/p>\n

(…) Quelques-uns des pays se trouvant dans les ceintures de pauvret\u00e9, comme le Bangladesh, ont une nombreuse population, d’autres comme la Gambie ont une surface et une population r\u00e9duites. Chacun d’eux a une approche diff\u00e9rente en ce qui concerne le d\u00e9veloppement et leurs \u00e9conomies ont diff\u00e9rents degr\u00e9s d’ouverture. Mais pour tous, la marge entre la survie et le d\u00e9sastre est \u00e9troite, ils sont limit\u00e9s par leur \u00e9cologie et d\u00e9pendent des forces du march\u00e9 international qui \u00e9chappent \u00e0 leur contr\u00f4le.\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 140 ; \u00ab\u00a0Nous trouvons un encouragement dans la r\u00e9cente redistribution de l’aide en faveur des pays pauvres. Mais nous estimons que si leurs syst\u00e8mes de production ne sont pas radicalement modifi\u00e9s, ces pays resteront \u00e0 la charge de l’assistance internationale qui leur permettra tout juste de survivre et ils auront un besoin d’aide toujours plus important.\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 141 ; \u00ab\u00a0Il, faut am\u00e9liorer la sant\u00e9, reboiser, d\u00e9velopper l’\u00e9nergie et l’exploitation mini\u00e8re, organiser les transports et les communications, trouver un emploi \u00e0 ceux qui sont priv\u00e9s de terre. Ces mesures ont des caract\u00e9ristiques communes. Ce sont des mesures de longue haleine…<\/p>\n

(…) Il leur faut un plan de travail s’\u00e9tendant sur quinze ou vingt ans et le planning devrait \u00eatre \u00e9labor\u00e9 d\u00e8s \u00e0 pr\u00e9sent.<\/p>\n

(…) L’agriculture repr\u00e9sente 44 % du PNB des pays les plus pauvres et 83 % de leur emploi.\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 142-143 ; \u00ab\u00a0Dans les pays tropicaux plus humides de l’Asie m\u00e9ridionale, les r\u00e9coltes sont endommag\u00e9es par d’abondantes innondations provoqu\u00e9es par la mousson ; les rendements pendant la saison des pluies dans toutes les r\u00e9gions tropicales humides sont limit\u00e9s par l’opacit\u00e9 nuageuse du ciel, par la maladie, par la saturation des terres arables, et par le lessivage des \u00e9l\u00e9ments nutritifs du sol. La plupart des pays africains, mais sp\u00e9cialement la zone du Sahel, le Soudan, l’Ethiopie, les Somalis et la Tanzanie ont une grande partie de leur agriculture \u00e0 l’int\u00e9rieur d’une r\u00e9gion tropicale semi-aride o\u00f9 l’\u00e9vaporation est extr\u00eamement forte et o\u00f9 les chutes de pluie peuvent varier de 40 % d’une ann\u00e9e \u00e0 l’autre.<\/p>\n

L’impr\u00e9visibilit\u00e9 des chutes de pluie rend difficile une planification de l’agriculture, m\u00eame dans les conditions les plus favorables ; mais une fois que l’eau est disponible toute l’ann\u00e9e les cultivateurs se trouvent prot\u00e9g\u00e9s des caprices du climat. C’est l\u00e0 la mesure la plus importante pour les encourager \u00e0 adopter des techniques de cultures am\u00e9lior\u00e9es. L’irrigation avec le drainage convenable donne des rendements plus importants, elle permet un choix de r\u00e9coltes plus souple et une culture plus intensive. Elle contribue \u00e9galement \u00e0 l’\u00e9nergie hydraulique. On a proc\u00e9d\u00e9 \u00e0 des \u00e9tudes prometteuses concernant les plans d’irrigation les plus importants pour les bassins fluviaux du S\u00e9n\u00e9gal, du Niger, de la Volta, du lac Tchad, du Rufigi, du Kagara, du Gange, pour les chutes d’eau de l’Himalaya et pour le M\u00e9kong. On estime que l’exploitation de tous ces bassins co\u00fbterait au moins 50 milliards de dollars au cours des 15 ou 20 prochaines ann\u00e9es. De petits projets d’irrigation pourraient \u00e9galement \u00eatre entrepris par des communaut\u00e9s locales. Nous recommandons de recourir \u00e0 des organisations lat\u00e9rales et multilat\u00e9rales pour contribuer aux \u00e9tudes et aux enqu\u00eates n\u00e9cessaires afin d’\u00e9tablir les co\u00fbts et les b\u00e9n\u00e9fices de ces projets d’irrigation, afin d’aider \u00e0 leur financement et \u00e0 leur r\u00e9alisation partout o\u00f9 ce sera faisable.<\/p>\n

Le d\u00e9veloppement de l’agriculture d\u00e9pendra aussi tr\u00e8s largement de la recherche<\/p>\n

(…) La recherche doit porter sur les diverses semences qui peuvent s’\u00e9panouir dans le sol et le climat de ces r\u00e9gions, c’est-\u00e0-dire entre autres, le millet, le sorgho, les tubercules ; elle concerne les mesures \u00e0 prendre pour sauvegarder la fertilit\u00e9 du sol, pour \u00e9liminer les mauvaises herbes, les maladies, les plantes nuisibles et pour pr\u00e9venir l’\u00e9rosion du sol. Par-dessus tout, la recherche est n\u00e9cessaire, dans des zones particuli\u00e8res, souvent petites, o\u00f9 les r\u00e9coltes sont li\u00e9es au climat local et au type de sol, ce sont les \u00ab\u00a0zones sp\u00e9cifiques agro-\u00e9conomiques\u00a0\u00bb.<\/p>\n

p. 144 ; \u00ab\u00a0L’\u00e9nergie humaine et le changement de m\u00e9thodes d\u00e9pendent d’une bonne sant\u00e9. Or, dans les \u00ab\u00a0ceintures de pauvret\u00e9\u00a0\u00bb, la plupart des habitants soufffrent \u00e0, la fois d’une malnutrition permanente et de maladies parasitaires. Certaines de ces maladies, comme la maladie du sommeil et la c\u00e9cit\u00e9 des rivi\u00e8res, emp\u00eachent la population de cultiver les terres agricoles riches, freinent l’\u00e9levage d’animaux domestiques et r\u00e9duisent la productivit\u00e9 des travailleurs. Environ un milliard d’\u00eatres humains sont menac\u00e9s par la malaria. La c\u00e9cit\u00e9 des rivi\u00e8res qui chasse les habitants des r\u00e9gions fertiles de la Volga, du Niger, de la Gambie et du Nil sup\u00e9rieur affecte environ 20 millions d’\u00eatres humains en Afrique. La maladie du sommeil, qui limite \u00e9galement le p\u00e2turage du b\u00e9tail, touche 35 millions de victimes, enfin la bilharziose toucherait de 180 \u00e0 200 millions d’hommes.\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 145 ; \u00ab\u00a0Ces fl\u00e9aux s\u00e9vissent particuli\u00e8rement dans les r\u00e9gions tropicales et subtropicales. Mais une fois que l’on a r\u00e9ussi \u00e0 contr\u00f4ler une maladie comme la malaria ainsi qu’il a \u00e9t\u00e9 le fait dans les monts Terai, en Inde, dans les rizi\u00e8res de Sri Lanka ou dans la zone du canal de Panama, des progr\u00e8s d\u00e9cisifs peuvent \u00eatre faits dans l’agriculture et les autres activit\u00e9s.\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 146-147 ; \u00ab\u00a0On estime \u00e0 560 millions de dollars, les besoins de la recherche, mais le co\u00fbt du contr\u00f4le sera der l’ordre de 2 milliards et demi de dollars au cours des vingt prochaines ann\u00e9es.<\/p>\n

D\u00e9boisement et \u00e9nergie<\/span><\/em><\/p>\n

Dans la plupart des \u00ab\u00a0ceintures de pauvret\u00e9\u00a0\u00bb le bois est la principale source de combustible pour les neuf dixi\u00e8me de la population et dans les r\u00e9gions montagneuses, plus froides, il est indispensable au chauffage des habitations. Une exploitation d\u00e9sordonn\u00e9e et l’accroissement de la population ont d\u00e9termin\u00e9 un rench\u00e9rissement des prix du bois : on d\u00e9pense de plus en plus d’\u00e9nergie physique pour satisfaire aux besoins fondamentaux de combustibles ; au lieu d’\u00eatre utilis\u00e9 comme engrais, le fumier sert \u00e0 chauffer le fourneau et le d\u00e9boisement s’\u00e9tend davantage avec des effets d\u00e9sastreux pour l’\u00e9cologie.<\/p>\n

La p\u00e9nurie de bois de chauffage est intimement li\u00e9e au probl\u00e8me de l’alimentation au moins de deux mani\u00e8res : 1) la destruction des for\u00eats acc\u00e9l\u00e8re l’\u00e9rosion du sol, elle accro\u00eet ainsi l’importance des inondations et l’extension des d\u00e9serts, elle diminue la fertilit\u00e9 du sol ; 2) l’utilisation du fumier comme combustible entra\u00eene une perte d’engrais agricoles et endommage ainsi la structure du sol.<\/p>\n

(…) A certains \u00e9gards, la crise de l’\u00e9nergie est moins difficile \u00e0 r\u00e9soudre dans les pays pauvres que dans les pays riches. On ne peut la r\u00e9soudre en limitant la demande, car les besoins sont au plus bas. Mais il existe une solution. A la diff\u00e9rence du p\u00e9trole, les for\u00eats peuvent se renouveler si elles sont convenablement g\u00e9r\u00e9es. La r\u00e9ponse logique \u00e0 la p\u00e9nurie de bois de chauffage se pr\u00e9sente imm\u00e9diatement \u00e0 l’esprit. Il faut planter plus d’arbres, ce qui procurera \u00e9galement des avantages au point de vue \u00e9cologique. En de nombreuses r\u00e9gions, on peut faire pousser des vari\u00e9t\u00e9s d’arbres \u00e0 croissance rapide qui peuvent fournir du bois de chauffage en moins d’une d\u00e9cennie. Le reboisement n’est pas une t\u00e2che ais\u00e9e, mais avec une aide internationale importante, elle peut \u00eatre r\u00e9alis\u00e9e. L’exp\u00e9rience de la Chine a montr\u00e9 qu’avec un solide engagement politique au sommet associ\u00e9 \u00e0 une fructueuse participation populaire, on peut trouver le point de d\u00e9part d’un reboisement rapide.\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 157-158 ; \u00ab\u00a0Les enqu\u00eates faites dans quelques-uns des pays \u00e0 faible revenu ont \u00e9tabli que 40 % des enfants d’\u00e2ge pr\u00e9scolaire montraient des signes cliniques de malnutrition. Personne ne peut donner le nombre exact de ceux qui \u00e0 travers le monde souffrent de la faim et de la malnutrition, mais toutes les estimations font \u00e9tat de centaines de millions : des milions d’\u00eatres humains qui mourront handicap\u00e9s dans leur d\u00e9veloppement physique. C’est une situation intol\u00e9rable. Si l’on accepte cet \u00e9tat de choses, si la faim est consid\u00e9r\u00e9e comme un probl\u00e8me marginal dont l’humanit\u00e9 peut s’accomoder, alors l’id\u00e9e d’une communaut\u00e9 des nations n’a plus gu\u00e8re de signification.<\/p>\n

(…) La r\u00e9duction de la pauvret\u00e9 elle-m\u00eame est \u00e9galement essentielle pour \u00e9liminer la faim.\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 159 ; \u00ab\u00a0La production alimentaire dans les pays en voie de d\u00e9veloppement s’est accrue de plus de 2,5 % par an entre 1950 et 1975 ; mais la demande d’aliments s’est accrue de plus de 3 % par an \u00e0 mesure que les populations et les revenus augmentaient. En cons\u00e9quence, les pays en voie de d\u00e9veloppement ont rapidement accru leurs importations de c\u00e9r\u00e9ales. De quantit\u00e9s relativement basses dans les ann\u00e9es 50, elles ont pass\u00e9 \u00e0 20 millions de tonnes en 1960 et 1961 pour d\u00e9passer 50 millions de tonnes dans les premi\u00e8res ann\u00e9es de la d\u00e9cennie de 1970 et approcher de 80 millions en 1978-79. Si la tendance actuelle se confirme, le Tiers Monde pourrait d’ici \u00e0 1990 importer 145 millions de tonnes de produits alimentaires , dont 80 millions seraient n\u00e9cessaires aux pays les plus pauvres d’Afrique et d’Asie.\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 161-162 ; \u00ab\u00a0En moyenne, l’Inde a r\u00e9ussi au cours des trente derni\u00e8res ann\u00e9es \u00e0 maintenir une croissance de la production alimentaire plus rapide que celle de sa population, alors que le Bangladesh a connu r\u00e9cemment et la famine et la surabondance.<\/p>\n

(…) Dans les ann\u00e9es 50 et 60, on a souvent fait preuve d’une relative n\u00e9gligence \u00e0 l’\u00e9gard de l’agriculture ; dans leurs efforts pour s’industrialiser, de nombreux pays en voie de d\u00e9veloppement n’ont pas consid\u00e9r\u00e9 tout d’abord les fonctions compl\u00e9mentaires d\u00e9volues \u00e0 l’agriculture.\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 164 ; \u00ab\u00a0FIDA repr\u00e9sente une importante innovation en mati\u00e8re de financement car il d\u00e9tient des fonds qui lui ont \u00e9t\u00e9 confi\u00e9s \u00e0 la fois par les pays de l’OPEP et par les pays industrialis\u00e9s. En outre, avec 124 pays membres, sa structure traduit la pleine participation des pays d\u00e9velopp\u00e9s et des pays en voie de d\u00e9veloppement. Aussi toutes ses d\u00e9cisions sont-elles prises par consensus.\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 166 ; \u00ab\u00a0Des syst\u00e8mes d’agriculture appropri\u00e9s<\/span><\/em><\/p>\n

Il importe de se rendre compte que le d\u00e9veloppement agricole du Tiers Monde exige de nouveaux mod\u00e8les. Le mod\u00e8le occidental, avec sa m\u00e9canisation tr\u00e8s pouss\u00e9e et son utilisation de produits chimiques, ne peut \u00eatre simplement transf\u00e9r\u00e9 dans des pays en voie de d\u00e9veloppement. De nombreux exemples montrent que la m\u00e9canisation augmente la production et l’emploi, d’autres prouvent que les engrais chimiques et les insecticides ont contribu\u00e9 de fa\u00e7on importante \u00e0 am\u00e9liorer les rendements, surtout quand il s’agissait de nouvelles vari\u00e9t\u00e9s de plantes. Mais il y a aussi des exemples de transfert irr\u00e9fl\u00e9chis de techniques inappropri\u00e9es, de m\u00e9canisation ayant abouti \u00e0 des suppressions d’emplois \u00e0 l’\u00e9chelon local, ailleurs on s’est servi mal \u00e0 propos de produits chimiques.\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 168 ; \u00ab\u00a0Il y a encore plusieurs am\u00e9liorations internes essentielles : le stockage des c\u00e9r\u00e9ales, les conditions de transport et de communication en vue d’une distribution mieux organis\u00e9e des produits alimentaires\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 169 ; \u00ab\u00a0L’importance du poisson<\/span><\/em><\/p>\n

Une consommation plus abondante de poisson pourrait \u00e9galement contribuer \u00e0 r\u00e9duire la faim et la malnutrition. Mais pour cela, il faudrait augmenter les approvisionnements et, souvent, cr\u00e9er de nouvelles habitudes alimentaires. La plupart des pays en voie de d\u00e9veloppement ont par habitant une consommation de prot\u00e9ine de poisson tr\u00e8s inf\u00e9rieure \u00e0 celle de la moyenne mondiale<\/p>\n

(…) De plus, l’\u00e9levage de poisson d’eau douce peut \u00eatre consid\u00e9rablement d\u00e9velopp\u00e9 en de nombreux pays. Gr\u00e2ce \u00e0 cet \u00e9levage, les pays situ\u00e9s \u00e0 l’int\u00e9rieur des terres pourraient am\u00e9liorer leur r\u00e9gime alimentaire.\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 170-171 ; \u00ab\u00a0Actuellement la p\u00eache oc\u00e9anique est en grande partie aux mains des pays industrialis\u00e9s. Si les pays en voie de d\u00e9veloppement veulent y participer \u00e9quitablement, ils devront organiser la coop\u00e9ration entre eux. Leur effort devra s’adresser plus sp\u00e9cialement aux petits Etats insulaires qui pourraient disposer des plus grandes \u00ab\u00a0zones \u00e9conomiques exclusives\u00a0\u00bb, mais sont incapables de d\u00e9velopper \u00e0 eux seuls une industrie efficiente de la p\u00eache. De tels efforts m\u00e9ritent d’\u00eatre soutenus par les institutions multilat\u00e9rales et par les pays \u00e9volu\u00e9s.<\/p>\n

(…) De plus, il faut se souvenir que dans cette lutte contre la faim, les femmes jouent un r\u00f4le cl\u00e9 qui m\u00e9rite d’\u00eatre reconnu, soutenu et r\u00e9compens\u00e9. Car elles nourissent les enfants et prennent soin d’eux au moment o\u00f9 leur sant\u00e9 est particuli\u00e8rement vuln\u00e9rable, et c’est l\u00e0 un fait dont les programmes ne tiennent pas suffisament compte. Enfin, comme nous l’avons soulign\u00e9 plus haut, elles jouent un r\u00f4le de premi\u00e8re importance dans la production agricole, travaillant souvent selon une technologie inadapt\u00e9e, pour un salaire inf\u00e9rieur et dans de mauvaises conditions. La t\u00e2che de satisfaire les besoins alimentaires, celle de promouvoir le d\u00e9veloppement et le progr\u00e8s agricole, comportent \u00e0 elles deux un vaste r\u00e9seau d’activit\u00e9s plus nombreuses encore que celles que nous avons mentionn\u00e9es : l’entretien du sol, la sauvegarde de l’\u00e9quilibre \u00e9cologique ou son r\u00e9tablissement, le d\u00e9veloppement de technologies adapt\u00e9es aux sols locaux, au climat, aux conditions \u00e9conomiques et sociales, la planification et<\/em> la d\u00e9centralisation, en vue de faciliter une active participation des travailleurs ruraux et de leurs organisations ; l’instruction et la formation professionnelle \u00e0 tous les \u00e9chelons. Ce ne sont l\u00e0 que quelques-unes des priorit\u00e9s internes qui n’ont pas \u00e9t\u00e9 examin\u00e9es ici mais qui sont essentielles pour \u00e9liminer la faim et assurer un bon fonctionnement du syst\u00e8me alimentaire mondial.\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 172 ; \u00ab\u00a0Il s’agit plut\u00f4t de trouver un \u00e9quilibre entre l’industrie et l’agriculture et d’encourager les composantes de la croissance industrielle qui peuvent aider au d\u00e9veloppement agricole.\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 174-175 , \u00ab\u00a0Un commerce des produits alimentaires plus libre<\/span><\/em><\/p>\n

Le r\u00e9seau des contr\u00f4les institu\u00e9s sur les \u00e9changes commerciaux par les producteurs exc\u00e9dentaires -pour la plupart des pays riches de l’Am\u00e9rique du Nord et ceux de la Communaut\u00e9 europ\u00e9enne- a contribu\u00e9 \u00e0 accro\u00eetre l’instabilit\u00e9 des march\u00e9s alimentaires mondiaux. Ils restreignent les importations de la plupart des produits alimenatires et restreignent p\u00e9riodiquement les exportations au moyen de contr\u00f4les et de taxes. Leur but est de maintenir une abondante production int\u00e9rieure en vue de se suffire \u00e0 eux-m\u00eames au maximum, ils veulent aussi assurer des revenus \u00e9lev\u00e9s \u00e0 leurs agriculteurs et mettre les march\u00e9s int\u00e9rieurs \u00e0 l’abri des fluctuations internationales. Mais leur politique a souvent abouti \u00e0 produire des exc\u00e9dents on\u00e9reux qui sont fr\u00e9quemment vendus au-dehors \u00e0 l’aide de subventions. De la sorte, ils aident quelques pays en voie de d\u00e9veloppement, mais ils concurrencent les exportations des autres.<\/p>\n

(…) Il faut agir dans deux directions : des r\u00e9serves ad\u00e9quates et un peu moins de restrictions commerciales.\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 177 ; \u00ab\u00a0Pour un avenir plus proche, il est int\u00e9ressant de noter qu’en augmentant la production alimentaire dans les pays en voie de d\u00e9veloppement, qui utilisent surtout la main-d’oeuvre humaine et la traction animale, on mettra moins \u00e0 contribution les ressources \u00e9puisables du monde que si l’on produit plus de nourriture dans les nations riches. De m\u00eame, en produisant de la nourriture dans la r\u00e9gion o\u00f9 elle est consomm\u00e9e, on r\u00e9duit les co\u00fbts de transports qui eux-m\u00eames d\u00e9pensent de l’\u00e9nergie. Enfin, le rendement d’une quantit\u00e9 suppl\u00e9mentaire d’engrais est plus \u00e9lev\u00e9 aujourd’hui dans le Sud que dans le Nord o\u00f9 les engrais sont d\u00e9j\u00e0 utilis\u00e9s au maximum. A mesure que s’accroissent les prix des facteurs de production, le co\u00fbt relatif de la production alimentaire tendra \u00e0 \u00eatre plus avantageux dans le Sud. Mais dans le Sud comme dans le Nord, il faudra veiller \u00e0 ne pas occasionner de dommages \u00e9cologiques par une utilisation excessive des engrais.<\/p>\n

S’ils utilisaient moins d’engrais \u00e0 des fins non alimentaires, les peuples riches du monde pourraient contribuer \u00e0 accro\u00eetre les approvisionnements en denr\u00e9es. Il en serait de m\u00eame s’ils mangeaient moins de viande : pour produire une unit\u00e9 de prot\u00e9ine de viande, il faut huit unit\u00e9s de prot\u00e9ine v\u00e9g\u00e9tale qui pourraient \u00eatre consomm\u00e9es directement. Alors que le b\u00e9tail nourri d’herbe ne diminue pas les c\u00e9r\u00e9ales disponibles, la volaille et les animaux nourris de c\u00e9r\u00e9ales en consomment une grosse quantit\u00e9 qui va de 3 \u00e0 9 kilos pour chaque kilo de volaille ou de viande. Ce serait suffisant pour approvisionner en produits c\u00e9r\u00e9aliers une grande partie de ceux qui souffrent de la faim dans le monde.<\/p>\n

De tels changements d’habitudes peuvent \u00eatre lointains.\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 185 ; \u00ab\u00a0De nombreux pays t\u00e9moignent que le d\u00e9veloppement tant \u00e9conomique que social tend \u00e0 limiter l’accroissement d’une population, et que des mesures d’ordre social contribuent directement \u00e0 diminuer le taux des naissances. Les nations qui ont enregistr\u00e9 r\u00e9cemment les plus fortes diminutions de la natalit\u00e9 sont g\u00e9n\u00e9ralement celles qui ont r\u00e9ussi \u00e0 r\u00e9pandre largement chez elles les b\u00e9n\u00e9fices du d\u00e9veloppement.\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 186-187 ; \u00ab\u00a0La Chine, qui compte d\u00e9j\u00e0 un milliard d’habitants, a, au cours des ann\u00e9es 1970, r\u00e9duit son taux de croissance de 2,3 \u00e0 un peu plus de 1 %, et elle tend \u00e0 une croissance z\u00e9ro pour l’an 2000.<\/p>\n

(…) L’enqu\u00eate mondiale sur la fertilit\u00e9 a proc\u00e9d\u00e9 r\u00e9cemment \u00e0 l’analyse des renseignements consid\u00e9rables fournis par quatorze pays en d\u00e9veloppement : chez la plupart d’entre eux, la fertilit\u00e9 d\u00e9cro\u00eet \u00e0 une allure dramatique.<\/p>\n

(…) En r\u00e9sum\u00e9, sauf en Afrique et dans quelques-uns des plus pauvres pays de l’Asie, comme le Bangladesh et la Pakistan, le taux de natalit\u00e9 est en train de baisser de fa\u00e7on importante dans la plus grande partie du Tiers Monde.\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 191 ; \u00ab\u00a0Les contributions des migrants<\/span><\/em><\/p>\n

Un second courant de migration tr\u00e8s diff\u00e9rent est \u00ab\u00a0l’exode des cerveaux\u00a0\u00bb. Au d\u00e9but des ann\u00e9es 1960 et 1970, plus de 400 000 m\u00e9decins et chirurgiens, ing\u00e9nieurs, savants et autres personnes comp\u00e9tentes ont quitt\u00e9 des pays en d\u00e9veloppement pour d’autres plus d\u00e9velopp\u00e9s. L’Inde, le Pakistan, les Philippines et le Sri Lanka sont ceux qui sont le plus touch\u00e9s par cette \u00e9migration. La plupart de ces migrants ont gagn\u00e9 les Etats-Unis, le Canada et la Grande-Bretagne, d’autres le reste de l’Europe, l’Australie et le Moyen-Orient. Comme presque toute autre migration, ce genre de mouvement a une longue histoire : il remonte au moins \u00e0 l’exode des cerveaux grecs vers Alexandrie aux alentours de 300 av. J.-C- Mais jamais il n’a \u00e9t\u00e9 aussi puissant et ne s’est fond\u00e9 aussi largement sur des motifs \u00e9conomiques. Cet exode s’explique un peu par le fait que beaucoup d’\u00e9tudiants et de professionnels form\u00e9s dans les pays d\u00e9velopp\u00e9s ont pr\u00e9f\u00e9r\u00e9 ne pas retourner chez eux.\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 195 ; \u00ab\u00a0On estime qu’au cours de ce si\u00e8cle quelque deux cent cinquante millions d’\u00eatres humains ont fui leur pays<\/p>\n

(…) Pendant les trois derni\u00e8res ann\u00e9es, on compte qu’il y a eu dans le monde, en moyenne, de deux \u00e0 trois mille r\u00e9fugi\u00e9s par jour. Sur tous les continents, on a vu se d\u00e9velopper des situations qui ont suscit\u00e9 d’\u00e9normes et brusques mouvements de population. Rien qu’en Afrique, il y a quelque quatre millions de r\u00e9fugi\u00e9s et de personnes d\u00e9plac\u00e9es pour lesquels on n’a encore trouv\u00e9 aucune solution permanente, et ce chiffre est encore plus \u00e9lev\u00e9 dans certaines parties de l’Asie. Leur nombre total est de l’ordre de dix millions.\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 196 ; \u00ab\u00a0Les probl\u00e8mes que posent les r\u00e9fugi\u00e9s ne sont pas dus \u00e0 une pression d\u00e9mographique. Leurs racines profondes sont l’intol\u00e9rance, l’instabilit\u00e9 politique et la guerre.\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 197-198-199 ; \u00ab\u00a0Il est une question que nous ne pouvons ignorer : les ressources et le syst\u00e8me \u00e9cologique de la Terre suffiront-ils pour r\u00e9pondre aux besoins d’une population mondiale qui aura consid\u00e9rablement augment\u00e9, et cela au niveau \u00e9conomique qu’on esp\u00e8re atteindre ? Pour l’instant, l’\u00e9puisement des ressources non renouvelables et les d\u00e9g\u00e2ts constat\u00e9s dans l’oc\u00e9an et dans l’atmosph\u00e8re, sont dus \u00e0 la croissance spectaculaire de l’industrie dans les pays d\u00e9velopp\u00e9s o\u00f9 vit seulement un cinqui\u00e8me de la population du globe. Or, dans certaines parties du Tiers Monde, l’accroissement d\u00e9mographique constitue d\u00e9j\u00e0 une source de changements alarmants au point de vue \u00e9cologique, et leur industrialisation entra\u00eenera n\u00e9cessairement une pression encore plus grande sur les ressources et sur l’environnement.<\/p>\n

(…) Toutefois, les ressources renouvelables peuvent \u00eatre soumises \u00e0 des limites plus \u00e9troites. Les syst\u00e8mes biologiques du monde commencent \u00e0 montrer des signes de surmenage. Ainsi, en d\u00e9pit de grands investissements dans les flottes modernes de p\u00eache, les quantit\u00e9s de poissons p\u00each\u00e9s dans l’oc\u00e9an ont diminu\u00e9.<\/p>\n

(…) Les for\u00eats qui recouvrent maintenant environ un cinqui\u00e8me de la superficie du sol de notre plan\u00e8te sont d’une importance cruciale pour la stabilit\u00e9 g\u00e9ologique et pour la survivance d’innombrables esp\u00e8ces animales et de millions d’\u00eatres humains. Elles contribuent \u00e9galement \u00e0 absorber le surplus d’oxyde de carbone produit par la combustion des carburants fossiles, processus qui menace de r\u00e9chauffer l’atmosph\u00e8re et qui pourrait provoquer des changements de climat aux cons\u00e9quences potentiellement catastrophiques. L’ensemble de la demande de bois de chauffage et de terre \u00e0 cultiver, et les exportations accrues de produits forestiers vers les pays industriels sont la cause d’un d\u00e9boisement qui touche chaque ann\u00e9e, dans le Tiers Monde, onze millions d’hectares, soit la moiti\u00e9 de la superficie du Royaume-Uni. Ce d\u00e9boisement suscite aussi un appauvrissement et une \u00e9rosion du sol, avec des inondations en augmentation constante, et un envasement des cours d’eau, des r\u00e9servoirs et des ports, comme on le constate au Panama, au Bangladesh, au Nig\u00e9ria et dans beaucoup d’autres pays.\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 200 ; \u00ab\u00a0Les banques qui financent le d\u00e9veloppement ne devraient pas perdre ces facteurs de vue dans la mise au point de leurs projets, et il leur faudrait se tenir pr\u00eates \u00e0 financer les \u00e9tudes concernant les r\u00e9percussions de leurs plans sur l’environnement, afin d’incorporer dans chacun d’eux une perspective \u00e9cologique.<\/p>\n

Le besoin de r\u00e9gimes internationaux<\/span><\/em><\/p>\n

La pr\u00e9servation des biens mondiaux -sp\u00e9cialement des oc\u00e9ans, de l’atmosph\u00e8re et de l’espace ext\u00e9rieur- et le contr\u00f4le de leur utilisation toujours plus grande exigent qu’ils soient soumis \u00e0 des r\u00e9gimes internationaux.\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 205 ; \u00ab\u00a0Une nouvelle conception de la politique de d\u00e9fense et de s\u00e9curit\u00e9 est indispensable.\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 206 ; \u00ab\u00a0Compar\u00e9es aux d\u00e9penses militaires mondiales, celles qui sont engag\u00e9es pour le d\u00e9veloppement sont insignifiantes. Au total, les premi\u00e8res approchent de 450 milliards de dollars par an, dont la moiti\u00e9 est \u00e0 mettre au compte de l’Union Sovi\u00e9tique et des Etats-Unis, alors que l’aide officielle au d\u00e9veloppement n’est que de 20 milliards de dollars.<\/p>\n

(…) En tout cas, il existe un lien moral entre l’\u00e9normit\u00e9 des d\u00e9penses pour l’armement et l’insuffisance honteuse du financement des mesures destin\u00e9es \u00e0 supprimer la faim et \u00e0 am\u00e9liorer la sant\u00e9 du Tiers Monde. Le programme de l’Organisation mondiale de la sant\u00e9 pour abolir le paludisme manque de fonds : on estime que son co\u00fbt sera \u00e9ventuellement de 450 millions de dollars, ce qui repr\u00e9sente seulement un milli\u00e8me des d\u00e9penses militaires mondiales pendant une ann\u00e9e. Le programme \u00e9tabli pour dix ans afin de couvrir les besoins essentiels en nourriture et en soins m\u00e9dicaux des pays en d\u00e9veloppement n’atteint pas la moiti\u00e9 du budget annuel de l’armement mondial. De plus, la production d’armes n’est pas qu’une question d’argent, mais aussi de main-d’oeuvre et de connaissances professionnelles. Il est profond\u00e9ment troublant de constater qu’\u00e0 l’Est comme \u00e0 l’Ouest, une tr\u00e8s forte proportion de savants et une grande quantit\u00e9 des ressourcess scientifiques qu’offrent les universit\u00e9s sont affect\u00e9es aux armements.\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 208-209 ; \u00ab\u00a0Et il existe un nombre beaucoup plus \u00e9lev\u00e9 d’armes nucl\u00e9aires qu’on appelle tactiques, y compris les missiles \u00e0 port\u00e9e moyenne, qu’aucune restriction ne touche jusqu’ici. Leur puissance de destruction est \u00e9gale \u00e0 celle d’un million de bombes de type Hiroshima. Aussi est-il extr\u00eamement urgent de conclure un accord sur ces armes qui menacent particuli\u00e8rement l’Europe centrale, d’autant plus qu’on parle d\u00e9j\u00e0 d’en cr\u00e9er de nouveaux mod\u00e8les.<\/p>\n

Cette concurrence en mati\u00e8re d’armes entre les plus grandes puissances militaires se poursuit sur le plan de la qualit\u00e9 plut\u00f4t que celui de la quantit\u00e9 ; chaque g\u00e9n\u00e9ration est plus destructive que la pr\u00e9c\u00e9dente.\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 210 ; \u00ab\u00a0…les armes non nucl\u00e9aires, dites \u00ab\u00a0conventionnelles\u00a0\u00bb, n’en co\u00fbtent pas moins de 80 % de toutes les d\u00e9penses militaires. En fait, depuis la Seconde Guerre mondiale, toutes les guerres ont eu lieu avec cet armement traditionnel, et dans le Tiers Monde o\u00f9 elles ont tu\u00e9 plus de dix millions de personnes.<\/p>\n

(…) La guerre civile libanaise, par exemple, a caus\u00e9 plus de morts que les quatre conflits isra\u00e9lo-arabes. Et un second exemple, celui du Cambodge, est encore plus tragique.<\/p>\n

Les ventes d’armes conventionnelles faites par le Nord au Sud augmentent constamment. Elles repr\u00e9sentent 70 % de toutes les exportations d’armement.<\/p>\n

Suivant l’annuaire 1979 de l’Institut de recherche pour la paix internationale de Stockholm, les importations du Tiers Monde, en dollars 1975, \u00e9taient en 1978 de 14 milliards, dont 8,7 milliards pour sept pays, Irak, Iran, R\u00e9publique de Cor\u00e9e, Arabie S\u00e9oudite, Inde, Isra\u00ebl et libye. Les cinq pays du Moyen-Orient, \u00e0 eux seuls, avaient achet\u00e9 pour 6,6 milliards de dollars. Certains pays du Tiers Monde, le Br\u00e9sil en t\u00eate, sont en train de d\u00e9velopper une production d’armes importante et commencent \u00e9galement \u00e0 en exporter. Mais 70 % de toutes les importations d’armes du Tiers Monde provenaient des Etats-Unis (5,8 milliards de dollars) et de l’Union sovi\u00e9tique (4 milliards), avec la France (2 milliards), le Royaume-Uni (660 millions) et l’Italie (620 millions) comme autres grands fournisseurs.\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 212 ; \u00ab\u00a0On ne peut accepter la justification traditionnelle des vendeurs : \u00ab\u00a0si nous ne vendons pas, d’autres le feront \u00e0 notre place.\u00a0\u00bb\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 213 ; \u00ab\u00a0Nous croyons aussi que toutes les exportations d’armes et de moyens de production d’armes devraient \u00eatre rendues publiques.\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 214 ; \u00ab\u00a0Toutefois, fabriquer un engin nucl\u00e9aire explosif est une chose et savoir l’utiliser efficacement dans un but militaire est une autre.<\/p>\n

(…) On ne peut d\u00e9nier aux pays en d\u00e9veloppement le droit de s’\u00e9quiper en centrales nucl\u00e9aires. Pour \u00e9liminer leur mauvais usage dans des buts militaires, le syst\u00e8me d’inspection de l’Agence internationale de l’\u00e9nergie atomique devrait \u00eatre renforc\u00e9 et accept\u00e9 par tous les pays.\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 216 ; \u00ab\u00a0Des renseignements arriv\u00e9s r\u00e9cemment des Etats-Unis, ainsi que d’autres \u00e9tudes dont l’une provenant de la F\u00e9d\u00e9ration internationale des m\u00e9tallurgistes, confirment que les investissements dans l’industrie des armements cr\u00e9ent moins d’emplois que dans les autres industries et les services publics. De nombreuses \u00e9tudes ont montr\u00e9 qu’il n’y a aucune raison de douter qu’une grande partie des capitaux et de la main-d’oeuvre utilis\u00e9s actuellement pour produire des armes ou pour les besoins militaires, pourrait \u00eatre reconvertie et servir \u00e0 la production d’\u00e9quipements pacifiques indispensables au d\u00e9veloppement, ainsi qu’\u00e0 celle de biens d’investissement.<\/p>\n

p. 217 , \u00ab\u00a0Si les contribuables payaient moins d’imp\u00f4ts -et un dollar sur six est consacr\u00e9 dans le monde, en moyenne, aux d\u00e9penses militaires- ils ne seraient nullement embarrass\u00e9s pour trouver d’autres biens \u00e0 acheter avec leur argent.<\/p>\n

(…) Une politique internationale constructive aura entre autres t\u00e2ches importantes celle d’apporter une conception nouvelle, \u00e9largie, de la \u00ab\u00a0s\u00e9curit\u00e9\u00a0\u00bb, moins limit\u00e9e \u00e0 ses aspects purement militaires.\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 223 ; \u00ab\u00a0Mais un probl\u00e8me tout aussi fondamental se pose : ceux qui b\u00e9n\u00e9ficient le plus de la distribution actuelle des richesses et de la puissance \u00e9conomique, au Nord comme au Sud, omettent g\u00e9n\u00e9ralement d’accorder une priorit\u00e9 absolue \u00e0 la responsabilit\u00e9 qu’ils partagent dans l’am\u00e9lioration du sort des plus mis\u00e9reux de ce monde.<\/p>\n

(…) Une diminution rapide de la mis\u00e8re ne s’obtiendra qu’en modifiant le syst\u00e8me \u00e9conomique mondial, mais aussi les mod\u00e8les nationaux de croissance.\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 224 ; \u00ab\u00a0Une m\u00eame s\u00e9rie de mesures ne peut donc convenir \u00e0 tous. N\u00e9anmoins, l’exp\u00e9rience des deux derni\u00e8res d\u00e9cennies montre que beaucoup d’entre eux doivent affronter des probl\u00e8mes similaires, ce qui laisse croire qu’un certain nombre de dispositions semblables leur est d\u00e8s lors applicable.<\/p>\n

(…) Mais si nous nous refusons \u00e0 prescrire des rem\u00e8des pour des pays particuliers, on peut n\u00e9anmoins affirmer qu’une large participation politique et un gouvernement \u00e9nergique sont les meilleures garanties des mesures que nous recommandons.\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 227-228-229 , \u00ab\u00a0…en n\u00e9gligeant l’agriculture, ils ont souvent provoqu\u00e9 une stagnation et m\u00eame une chute de la production alimentaire par t\u00eate d’habitant, et une augmentation du prix des vivres.<\/p>\n

(…) Nous croyons qu’une augmentation continue de la production agricole, sp\u00e9cialement des r\u00e9coltes vivri\u00e8res, est la condition n\u00e9cessaire de toute croissance d’ensemble. C’est-\u00e0-dire qu’une grande proportion des fonds de d\u00e9veloppement devra \u00eatre affect\u00e9e aux zones rurales, pour leur infrastructure, les cr\u00e9dits, le stockage, le marketing, les services d’aggrandissement, la recherche, le mat\u00e9riel agricole, et les moyens de pousser la production tels qu’engrais, semences am\u00e9lior\u00e9es et insecticides.<\/p>\n

(…) Dans de nombreux pays, il existe des in\u00e9galit\u00e9s \u00e9normes dans la propri\u00e9t\u00e9 du sol : une minorit\u00e9 de gros propri\u00e9taires fonciers et de grands fermiers, souvent 5 \u00e0 10 % du nombre des m\u00e9nages ruraux, peut poss\u00e9der 40 \u00e0 60 % du sol cultivable. Le reste de la population s’entasse sur de petites parcelles, souvent s\u00e9par\u00e9es, de terrain , beaucoup n’ont pas de terre du tout. Dans bien des cas, une proportion \u00e9lev\u00e9e de domaines est exploit\u00e9e sur la base du fermage ou du m\u00e9tayage, o\u00f9 le propri\u00e9taire pr\u00e9l\u00e8ve une large part du total de la r\u00e9colte. De telles structures sont \u00e0 la fois injustes et inefficaces.<\/p>\n

(…) L’assistance au \u00ab\u00a0secteur marginal\u00a0\u00bb<\/span><\/em><\/p>\n

En dehors des pauvres du secteur agricole, d’autres souffrent d’une mis\u00e8re extr\u00eame : ils font partie de qu’on appelle le \u00ab\u00a0secteur marginal\u00a0\u00bb de l’\u00e9conomie. L\u00e0, les travailleurs, pour gagner souvent maigrement leur vie, se livrent \u00e0 toutes sortes d’activit\u00e9s : r\u00e9parations, fabrications diverses, constructions, petits commerces, approvisionnements, et tous autres services. Ce secteur marginal s’est d\u00e9velopp\u00e9 rapidement du fait de l’augmentation insuffisante des possibilit\u00e9s d’emploi dans le secteur moderne. Ses caract\u00e9ristiques sont la facilit\u00e9 d’y entrer, des processus de production et de distribution qui demandent une main-d’oeuvre intense, un tour de main traditionnel ou ais\u00e9ment acquis, des bas salaires, l’utilisation de mat\u00e9riaux locaux et d’outils ou de machines tr\u00e8s simples. Dans beaucoup de pays, la politique officielle tend \u00e0 ignorer ce secteur, et m\u00eame \u00e0 user contre lui de discrimination.<\/p>\n

Pour utiliser le potentiel du secteur marginal et aider ainsi au d\u00e9veloppement, il faut l’assister en lui facilitant l’acc\u00e8s au cr\u00e9dit, en mettant \u00e0 sa disposition une formation \u00e0 des m\u00e9tiers d’ordre sup\u00e9rieur, des conseils techniques pour am\u00e9liorer ses productions, et enfin un outillage meilleur et une infrastructure de services. En encourageant la sous-traitance offerte par de grandes firmes et des achats provenant du secteur public, on pourra cr\u00e9er de nouvelles sources de demande. Des achats collectifs d’outillage et une assistance commerciale pourront d\u00e9velopper la force de n\u00e9gociation de ces entreprises individuelles en les mettant \u00e0 m\u00eame de concurrencer plus efficacement de grandes firmes nationales et \u00e9trang\u00e8res.<\/p>\n

Dans quelques pays, l’\u00e9normit\u00e9 du probl\u00e8me de la mis\u00e8re est telle que ces mesures devront \u00eatre compl\u00e9t\u00e9es par des programmes sp\u00e9ciaux de cr\u00e9ation d’emplois \u00e0 base de projets gouvernementaux.<\/p>\n

(…) De tels programmes peuvent comprendre la conservation du sol, de drainage et de contr\u00f4le des inondations, des routes \u00e9galement.\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 230 ; \u00ab\u00a0La plupart des pays en d\u00e9veloppement se caract\u00e9risent par un dualisme technologique : alors que l’industrie et l’agriculture moderne utilisent une technologie des plus avanc\u00e9es, les paysans et les ouvriers du secteur traditionnel se contentent souvent de techniques centenaires. Peut-\u00eatre le plus grand probl\u00e8me technologique que doivent affronter les pays en voie de d\u00e9veloppement est-il le besoin essentiel qu’ils ont d’\u00e9lever le niveau de l’agriculture traditionnelle et du secteur marginal.\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 235-236 ; \u00ab\u00a0Depuis longtemps, on s’efforce de mettre au point des plans d’int\u00e9gration et de d\u00e9veloppement r\u00e9gionaux.<\/p>\n

(…) L’\u00e9chec de la croissance \u00e9conomique du Nord en tant que moyen important d’impact sur le Sud, les maigres r\u00e9sultats de plusieurs ann\u00e9es de dialogue et de n\u00e9gociations intensives entre les deux parties, la persistance de la r\u00e9cession \u00e9conomique dans les pays industrialis\u00e9s, et le peu de vraisemblance, dans un avenir pr\u00e9visible, d’un retour aux taux de dcroissance des ann\u00e9es 1960, tous ces facteurs confirment le point de vue selon lequel les processus \u00e9conomiques purement nationaux et les mesures de coop\u00e9ration mutuelle prises entre les pays en d\u00e9veloppement doivent d\u00e9sormais contribuer davantage \u00e0 leur progr\u00e8s.<\/p>\n

p. 237 ; \u00ab\u00a0Coop\u00e9ration r\u00e9gionale<\/span><\/em><\/p>\n

Le commerce entre pays en d\u00e9veloppement augmente plus vite que leur commerce avec le Nord. En 1976, 22 % des exportations totales de ces pays et 32 % de leurs exportations de biens manufactur\u00e9s allaient au Sud.<\/p>\n

(…)Si les pays d\u00e9velopp\u00e9s n’arrivent pas \u00e0 mettre un terme au protectionnisme et continuent \u00e0 conna\u00eetre une croissance lente, les pays en d\u00e9veloppement se verront dans l’obligation d’acc\u00e9l\u00e9rer encore entre eux le rythme de leurs \u00e9changes.<\/p>\n

p. 238 , \u00ab\u00a0Ces projets d’int\u00e9gration subr\u00e9gionale soulignent la n\u00e9cessit\u00e9 de lib\u00e9rer le commerce r\u00e9gional et de conclure des accords commerciaux pr\u00e9f\u00e9rentiels en vue d’aider au d\u00e9veloppement par un accroissement de la sp\u00e9cialisation et en tirant avantage des \u00e9conomies d’\u00e9chelle.<\/p>\n

Cette forme de coop\u00e9ration est particuli\u00e8rement utile aux pays dont le march\u00e9 int\u00e9rieur est trop petit pour soutenir seul l’effort d’une industrialisation efficace dans une large gamme d’activit\u00e9s.\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 244 ; \u00ab\u00a0Dans les pays o\u00f9 ces r\u00e9formes fondamentales n’ont pas encore \u00e9t\u00e9 r\u00e9alis\u00e9s, une redistribution des ressources productives et des revenus est n\u00e9cessaire. Une politique plus large d’am\u00e9lioratrions doit comporter une expansion des services sociaux pour les pauvres, une r\u00e9forme agraire, un accroisement des d\u00e9penses de d\u00e9veloppement pour les zones rurales, la stimulation des entreprises de petite dimension et une meilleure administration fiscale.<\/p>\n

(…) Le secteur priv\u00e9 ne pourra contribuer pleinement au d\u00e9veloppement \u00e9conomique qu’avec un apport plus important de ressources, c’est-\u00e0-dire un acc\u00e8s plus ais\u00e9 au cr\u00e9dit et un \u00e9largissement de la formation pratique et de la vulgarisation des techniques.\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 247 ; \u00ab\u00a0La plupart des profits que r\u00e9alise le Tiers Monde avec ses exportations sont dus \u00e0 des produits de base -57 % en 1978 ou 81 % si l’on inclut le p\u00e9trole- et c’est dans la mesure de 50 % ou 60 % que ces produits contribuent au Produit national brut de tr\u00e8s nombreux pays. Ces profits, dans beaucoup d’entre eux, d\u00e9pendent souvent d’un tr\u00e8s petit nombre de produits export\u00e9s.\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 248 ; \u00ab\u00a0Le Secr\u00e9tariat de la CNUCED (Conf\u00e9rence des Nations Unies sur le commerce et le d\u00e9veloppment) a estim\u00e9 r\u00e9cemment, sur la base des chiffres de 1975, qu’une semi-transformation locale de dix produits de base fournirait aux pays en d\u00e9veloppement un suppl\u00e9ment de revenus bruts \u00e0 l’exportation d’environ vingt-sept milliards de dollars par an, plus d’une fois et demie ce qu’ils rapportent actuellement. Bien entendu, il faudrait pour cela proc\u00e9der \u00e0 des investissements substantiels. Et en participant davantage \u00e0 la commercialisation, au transport et \u00e0 la distribution de leur production, les pays en d\u00e9veloppement b\u00e9n\u00e9ficieraient d’autres revenus importants.\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 249-250 , \u00ab\u00a0Mais le d\u00e9veloppement de cette industrie nationale de transformation est \u00e9galement gravement g\u00ean\u00e9 par les obstacles tarifaires et non tarifaires impos\u00e9s par les pays industrialis\u00e9s. Les pays en d\u00e9veloppement peuvent exporter du riz exempt de droits dans la Communaut\u00e9 europ\u00e9enne, mais ils se heurtent \u00e0 un tarif de 13 %, ou \u00e0 diff\u00e9rentes taxes d’importation, quand il s’agit de nombreuses formes de riz travaill\u00e9 et de produits \u00e0 base de riz ; les Etats-Unis ont un tarif de presque 15 % pour le riz moulu. Le bois brut entre librement en Australie, mais le bois sci\u00e9 est assujetti \u00e0 une taxe qui a pass\u00e9 r\u00e9cemment de 7 \u00e0 14 %. Dans la CEE, l’huile de palme brute est soumise \u00e0 un droit de 4 % ; semi-raffin\u00e9e, elle paye 12 %. Et de nombreux obstacles non tarifaires et r\u00e8glements techniques s’opposent aux transformations dans le pays d’origine.<\/p>\n

M\u00eame l\u00e0 o\u00f9 le tarif douanier sur les produits transform\u00e9s peut sembler bas, il n’en est pas moins \u00e9lev\u00e9 par rapport \u00e0 l’augmentation de la valeur ajout\u00e9e par la transformation. Cette \u00ab\u00a0protection effective\u00a0\u00bb contre les produits transform\u00e9s constitue une entrave s\u00e9rieuse aux exportations des pays en d\u00e9veloppement.<\/p>\n

(…) Une autre entrave au d\u00e9veloppement des industries de transformation est la tendance qu’ont les taux de fret \u00e0 s’\u00e9lever quand il s’agit de transporter des produits transform\u00e9s. Du fait que, pour certains de ces produits, les taux de fret sont aussi lourds que les droits de douane, une escalade de ces taux pourrait poser -pour ces produits- un probl\u00e8me aussi grave que l’escalade des tarifs.\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 252 ; \u00ab\u00a0Une part plus importante pour les producteurs<\/span><\/em><\/p>\n

Les renseignements disponibles montrent que les pays en d\u00e9veloppement re\u00e7oivent actuellement moins de 25 % des prix terminaux \u00e0 la consommation. Le fait que les importateurs, les transformateurs et les distributeurs gouvernent le march\u00e9 est l’une des raisons de la r\u00e9duction de la part des producteurs.<\/p>\n

(…) Certes, un accroissement des transformations sur place entra\u00eenerait une participation plus grande de ces pays dans la commercialisation, mais les efforts faits pour am\u00e9liorer la situation sur ce point, mais aussi sur la promotion du march\u00e9 et une r\u00e9forme de ses structures.\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 257 ; \u00ab\u00a0En dehors du probl\u00e8me des fluctuations, les pays en d\u00e9veloppement s’inqui\u00e8tent \u00e9norm\u00e9ment du niveau des prix. Les pays producteurs soutiennent qu’il existe une tendance \u00e0 une diminution \u00e0 long terme du prix de leurs produits de base par rapport \u00e0 celui des produits manufactur\u00e9s. Ils constatent aussi une pression constante, parfois consid\u00e9rable, dans le sens d’une \u00e9levation des co\u00fbts unitaires de tous les objets fabriqu\u00e9s dans les pays d\u00e9velopp\u00e9s.\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 259 ; \u00ab\u00a0Les pays industrialis\u00e9s ont deux grands int\u00e9r\u00eats : plus de s\u00e9curit\u00e9 dans leurs approvisionnments et plus de stabilit\u00e9 dans les prix. Nombreux sont ceux qui d\u00e9pendent des importations des produits de base provenant du Sud. Citons par exemple, en dehors du p\u00e9trole, le caf\u00e9, le th\u00e9, le cacao, le caoutchouc naturel, le jute et les fibres dures et beaucoup de min\u00e9raux comme le nickel, le cuivre, le mangan\u00e8se et l’\u00e9tain. Cette d\u00e9pendance touche particuli\u00e8rement l’Europe et le Japon. A l’avenir, les pays industrialis\u00e9s de l’Ouest et de l’Est d\u00e9pendront probablement davantage des importations des min\u00e9raux et des mati\u00e8res premi\u00e8res provenant des pays en d\u00e9veloppement…\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 260 ; \u00ab\u00a0Le grand souci des pays industrialis\u00e9s est d\u00e9sormais la ma\u00eetrise de l’inflation. La baisse des taux de croissance est \u00e9troitement li\u00e9e \u00e0 l’adoption de mesures anti-inflationistes.\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 264 ; \u00ab\u00a0Nous avons mentionn\u00e9 un certain nombre d’imperfections et d’aberrations dans le fonctionnement de ce march\u00e9. Elles se manifestent fr\u00e9quemment l\u00e0 o\u00f9 le march\u00e9 est libre.\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 265-266 , \u00ab\u00a0Les Accords internationaux sur les produits de base comportent des dispositions concernant la coop\u00e9ration entre producteurs et consommateurs. il s’agit l\u00e0 d’un progr\u00e8s institutionnel pr\u00e9cieux, qui pourrait constituer un moyen de promouvoir les int\u00e9r\u00eats mutuels des parties dans ce commerce international. Bien entendu, les b\u00e9n\u00e9fices \u00e0 attendre d’un nouveau r\u00e9gime de ces produits devront toucher les vrais producteurs primaires, c’est-\u00e0-dire les hommes et les femmes qui travaillent sur les plantations et dans les mines. Quelques-uns de ces accords comportent des dispositions sur les conditions de vie de la main-d’oeuvre. Il faut veiller \u00e0 ce que ces conditions soient respect\u00e9es.<\/p>\n

(…) Stocks nationaux<\/span><\/em><\/p>\n

L\u00e0 o\u00f9 il y n’y a pas encore d’accords internationaux ou lorsque leur conclusion s’est av\u00e9r\u00e9e par trop difficile, le stockage sur place de certaines denr\u00e9es pourrait \u00eatre avantageux pour les pays producteurs en leur \u00e9vitant de vendre \u00e0 un moment d\u00e9favorable. Plusieurs pays ont d\u00e9j\u00e0 entrepris de tels stockages pour leur propre compte, mais les Etats les plus pauvres en sont incapables. Dans des conditions particuli\u00e8res, un soutien financier, soit interne, soit externe, sp\u00e9cialement aux pays les plus pauvres, les encouragerait \u00e0 constituer des stocks nationaux, et tous les int\u00e9ress\u00e9s tireraient un b\u00e9n\u00e9fice important de cette aide \u00e0 cause de la hausse des prix qui en r\u00e9sulterait.\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 270-271 ; \u00ab\u00a0Les pays industrialis\u00e9s produisent par t\u00eate d’habitant deux fois et demie plus de min\u00e9raux, y compris les carburants, que les pays en d\u00e9veloppement, mais ils en consomment seize fois plus, ce qui explique pourquoi ils d\u00e9pendent tellement de leurs importations .<\/p>\n

(…) Diminution de la recherche min\u00e9rale dans le Sud<\/span><\/em><\/p>\n

Un \u00e9puisement g\u00e9n\u00e9ral des ressources mondiales n’est pas pr\u00e9vu pour ce si\u00e8cle, bien que les gisements de p\u00e9trole auront gravement diminu\u00e9. L’\u00e9tude des Nations Unies sur l’avenir de l’\u00e9conomie mondiale (le rapport Leontief publi\u00e9 en 1977) sugg\u00e8re que le plomb et le zinc, et peut-\u00eatre le nickel et le cuivre, pourraient se rar\u00e9fier \u00e0 la fin du si\u00e8cle. D’autres inqui\u00e9tudes se sont fait jour au sujet des approvisionnements de certains min\u00e9raux, mercure, phosphore, \u00e9tain et tungst\u00e8ne ; mais pour ceux-l\u00e0 comme pour d’autres, l’am\u00e9lioration continue des techniques d’extraction, de nouvelles d\u00e9couvertes et le recyclage peuvent conjurer cette p\u00e9nurie. Toutefois, le monde devra s’int\u00e9resser beaucoup plus \u00e0 l’emplacement des sources les plus \u00e9conomiques des mati\u00e8res premi\u00e8res, ce qui implique qu’il faudra faire porter aux endroits les mieux appropri\u00e9s l’effort de recherche qui doit pr\u00e9c\u00e9der d’au moins dix ans l’exploitation d’un gisement. Actuellement, la r\u00e9partition de ces recherches est tr\u00e8s d\u00e9s\u00e9quilibr\u00e9e. Au cours des derni\u00e8res ann\u00e9es, 80 \u00e0 90 % des d\u00e9penses engag\u00e9es \u00e0 ce titre l’ont \u00e9t\u00e9 dans un tr\u00e8s petit nombre de pays d\u00e9velopp\u00e9s ou r\u00e9cemment industrialis\u00e9s ; en revanche, les recherches ont presque cess\u00e9 sur de vastes territoires du Tiers Monde.<\/p>\n

Traditionnellement, les recherches dans les pays en d\u00e9veloppement \u00e9taient effectu\u00e9s par les soci\u00e9t\u00e9s mini\u00e8res internationales qui fournissaient les capitaux, les connaissances techniques et les services de ventes, et qui supportaient elles-m\u00eames tous les risques. Entre les co\u00fbts et les avantages, il y avait souvent un profond d\u00e9s\u00e9quilibre en ce qui concerne les pays en d\u00e9veloppement. Ce type d’exploration et d’investissement s’est effondr\u00e9. Les compagnies mini\u00e8res, face \u00e0 cette situation, en rejettent principalement la cause sur l’instabilit\u00e9 des cessions accord\u00e9es par les pays du Tiers Monde, et sur l’\u00e9rosion de ce qu’ils consid\u00e8rent comme leurs droits contractuels, \u00e0 la suite des nationalisations ou de nouvelles n\u00e9gociations forc\u00e9es.\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 273-274 ; \u00ab\u00a0En effet, dans le cas traditionnel, chaque fois qu’on d\u00e9couvre un gisement qui s’av\u00e8re tr\u00e8s riche, le pays o\u00f9 il se trouve a ensuite l’impression d’avoir vendu \u00e0 vil prix des ressources non renouvelables, et le m\u00e9contentement populaire acquiert alors une force irr\u00e9sistible.<\/p>\n

Il est donc n\u00e9cessaire de disposer d’un service multilat\u00e9ral de finacement, capable d’assurer des ressources qui seront converties peut-\u00eatre en un pr\u00eat et en parts du financement initial du projet, si l’on d\u00e9couvre un gisement commercialement viable, susceptible d’\u00eatre mis en oeuvre et exploit\u00e9. L’existence de ce service multilat\u00e9ral refl\u00e8terait la responsabilit\u00e9 internationale et l’int\u00e9r\u00eat commun port\u00e9 \u00e0 ces recherches min\u00e9rales.\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 279-280 ; \u00ab\u00a0Tous les pays d\u00e9pendent aujourd’hui des produits du p\u00e9trole pour assurer le fonctionnement de leurs syst\u00e8mes de transports, de leur production industrielle et agricole, de leur d\u00e9fense nationale et de toutes leurs autres activit\u00e9s.<\/p>\n

(…) La p\u00e9nurie \u00e9nerg\u00e9tique prend de nombreuses formes. Une \u00e9levation soudaine des prix du p\u00e9trole affecte tous les pays, mais alors que le tourisme automobile continue sur une grande \u00e9chelle, les p\u00eacheurs des pauvres communaut\u00e9s insulaires, comme les Maldives, peuvent manquer totalementt de carburant pour leurs bateaux, ainsi que les agriculteurs de l’Inde et du Pakistan pour leurs pompes d’irrigation. Dans de grandes parties de l’Afrique et de l’asie, la crise de l’\u00e9nergie signifie une p\u00e9nurie de bois de chauffage : les familles pauvres doivent aller chercher toujours plus loin le bois n\u00e9cessaire \u00e0 la pr\u00e9paration de leur riz ou de leur bl\u00e9, parce que les surfaces d\u00e9bois\u00e9es s’aggrandissent sans cesse. De nombreux pays en d\u00e9veloppement \u00e9prouvent des difficult\u00e9s dans leur balance des paiements, ou sont en proie \u00e0 une r\u00e9gression \u00e9conomique, du fait que l’augmentation de leurs d\u00e9penses de carburant les oblige \u00e0 recourir par ailleurs \u00e0 des suppressions d’activit\u00e9s. Les solutions \u00e0 long terme consistent \u00e0 d\u00e9velopper d’autres sources d’\u00e9nergie qui soient renouvelables ; mais \u00e0 court terme, la situation s’aggrave. Ces deux aspects de la crise n’exigent rien moins qu’une strat\u00e9gie mondiale en mati\u00e8re d’\u00e9nergie.<\/p>\n

(…) Le p\u00e9trole est le prosuit de consommation le plus important du commerce mondial, dont il repr\u00e9sente en fait le huiti\u00e8me.\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 281 , \u00ab\u00a0En 1970, le p\u00e9trole \u00e9tait, par rapport \u00e0 toutes les autres marchandises, 25 % moins cher qu’en 1955.<\/p>\n

(…) depuis la premi\u00e8re gr\u00e8ve commerciale concernant le p\u00e9trole, en 1857, dans l’Etat de Pennsylvanie, l’\u00e9conomie de ce produit a toujours \u00e9t\u00e9 un sujet de controverses.\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 282 ; \u00ab\u00a0Dans un avenir imm\u00e9diat, le p\u00e9trole demeurera le sang vital de la soci\u00e9t\u00e9 industrielle.\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 283 ; \u00ab\u00a0Un Am\u00e9ricain utilise autant d’\u00e9nergie commerciale que 2 Allemands ou Australiens, 3 Suisses ou Japonais, 6 Yougoslaves, 9 Mexicains ou Cubains, 16 Chinois, 19 Malais, 53 Indiens ou Indon\u00e9siens, 109 Sri-Lankais, 438 Maliens et 1072 N\u00e9palais. L’ensemble du carburant que le Tiers Monde emploie pour tous ses besoins ne d\u00e9passe que l\u00e9g\u00e8rement la quantit\u00e9 d’essence que le Nord br\u00fble pour faire rouler ses automobiles.<\/p>\n

(…) Le Nord est plus en mesure d’\u00e9conomiser l’\u00e9nergie au moyen d’ajustements relativement peu p\u00e9nibles ou gr\u00e2ce \u00e0 de nouvelles technologies. La plupart des pays du Sud ont une consommation modeste de p\u00e9trole, mais au fur et \u00e0 mesure qu’ils en fournissaient \u00e0 leurs industries et \u00e0 leurs communaut\u00e9s rurales, et abandonnent leurs carburants traditionnels, leur consommation ne pourra qu’augmenter consid\u00e9rablement, que ce soit en p\u00e9trole ou en d’autres formes commerciales d’\u00e9nergie. Cependant, au cours des derni\u00e8res ann\u00e9es, un certain nombre de pays en d\u00e9veloppement ont \u00e9prouv\u00e9 des difficult\u00e9s \u00e0 se procurer jusqu’aux petites quantit\u00e9s de p\u00e9trole dont ils ont couramment besoin.<\/p>\n

Tandis que la consommation d’\u00e9nergie commerciale a doubl\u00e9 dans le Nord entre 1960 et 1976, celle des pays en d\u00e9veloppement a tripl\u00e9 ; mais elle est encore quinze fois moins importante que celle de l’Ouest, et douze fois moins importante que celle de l’Europe de l’Est. Les pays en d\u00e9veloppement n’importent que 10 % de tout le p\u00e9trole commercialis\u00e9. A juste titre, on s’int\u00e9resse beaucoup aux autres sources d’\u00e9nergie, l’\u00e9nergie solaire, par exemple, qui finalement peut convenir particuli\u00e8rement aux pays en d\u00e9veloppement ; mais ces pays ne devraient pas \u00eatre oblig\u00e9s d’adopter pr\u00e9matur\u00e9ment de nouvelles technologies par trop co\u00fbteuses. Ils ont l\u00e9gitimement besoin, dans les ann\u00e9es qui viendront, d’une part grandissante de p\u00e9trole.<\/p>\n

Port\u00e9e des mesures de conservation<\/span><\/em><\/p>\n

Les pays industriels devront donc modifier leur style de vie qui est fond\u00e9 sur une abondance d’\u00e9nergie.<\/p>\n

(…) Dans les pays industriels, des \u00e9tudes r\u00e9centes ont \u00e9tabli qu’il suffit de quelques changements mod\u00e9r\u00e9s dans le comportement et les pratiques des habitants pour que la consommation d’\u00e9nergie par t\u00eate diminue substantiellement, sans avoir \u00e0 sacrifier pour cela une grande partie de la croissance \u00e9conomique.\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 285 ; \u00ab\u00a0Nous croyons qu’il est temps que ces grands consommateurs de p\u00e9trole (la consommation mondiale incombe pour 85 % aux pays industrialis\u00e9s) s’imposent des objectifs ambitieux pour faire durer les r\u00e9serves existantes.<\/p>\n

(…) Il existe plusieurs moyens de r\u00e9agir, par exemple fixer des limites \u00e0 la consommation g\u00e9n\u00e9rale et des normes dans diff\u00e9rents secteurs, tels le kilom\u00e9trage des v\u00e9hicules et l’isolation des b\u00e2timents.<\/p>\n

(…) Environ un quart de l’\u00e9nergie commerciale du monde est aujourd’hui produite par le p\u00e9trole extrait dans les pays de l’OPEP. Pour toute augmentation importante, dans un avenir proche, de la production \u00e0 partir des r\u00e9serves connues et certaines, la source principale demeurera le Moyen-Orient.<\/p>\n

(…) Cependant, un certain nombre de facteurs reposent sur la planification de cette production du Moyen-Orient.\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 286 ; \u00ab\u00a0Il est vraisemblable que plus on exploite rapidement un puits de p\u00e9trole, plus le volume qu’on en extrait est finalement r\u00e9duit. Et cette extraction s’accompagne d’un d\u00e9gagement de gaz qu’il faut br\u00fbler, ce qui est un gaspillage. Et bien entendu, \u00e0 cela s’ajoutent des consid\u00e9rations d’ordre \u00e9conomique : quand on se sert du p\u00e9trole dans un moteur \u00e0 explosion, son rendement \u00e9nerg\u00e9tique est le plus bas de tous , le convertir en produits p\u00e9trochimiques est bien plus important et plus avantageux, et cette tendance s’affirme de plus en plus chez les producteurs du Moyen-Orient.<\/p>\n

Pour les exportateurs de p\u00e9trole qui disposent d’exc\u00e9dents de capitaux, une des questions les plus graves est la valeur de ce qu’ils encaissent en \u00e9change de leur produit : tant que son prix sera fix\u00e9 et pay\u00e9 en dollars, la sant\u00e9 du dollar sera un facteur critique.<\/p>\n

(…) Nouvelles sources de p\u00e9trole ?<\/span><\/em><\/p>\n

Pour toutes ces raisons, des augmentations importantes de la production de p\u00e9trole du Moyen-Orient, sont probl\u00e9matiques. De plus, elles exigeraient d’\u00e9normes investissements de plusieurs milliards de dollars.\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 287 , \u00ab\u00a0La densit\u00e9 des forages dans les zones de prospection des pays industrialis\u00e9s est environ quarante fois plus forte que dans les pays en d\u00e9veloppement importateurs de p\u00e9trole. Ici, le besoin d’am\u00e9liorer les relations Nord-Sud est fondamental. La m\u00e9fiance r\u00e9ciproque des deux parties, grandes compagnies p\u00e9troli\u00e8res et pays en d\u00e9veloppement, constitue un s\u00e9rieux obstacle \u00e0 la mise en train des recherches.\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 289 ; \u00ab\u00a0Passer du p\u00e9trole \u00e0 une autre source d’\u00e9nergie est difficile \u00e0 cause de son universalit\u00e9 extraordinaire d’emploi, et du fait qu’il peut satisfaire toutes demandes de puissance hautement concentr\u00e9e que suscitent l’urbanisation et l’industrialisation.\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 292 ; \u00ab\u00a0Cependant, l’\u00e9nergie solaire ne semble vraiment \u00e9conomique que dans des domaines limit\u00e9s, tels le chauffage ou la production d’\u00e9lectricit\u00e9 dans des lieux retir\u00e9s. On a rapport\u00e9 que de grands progr\u00e8s ont \u00e9t\u00e9 r\u00e9alis\u00e9s en mati\u00e8re de piles photovolta\u00efques et de conversion thermique, mais on a surtout un besoin urgent d’un progr\u00e8s d\u00e9cisif dans le stockage de l’\u00e9lectricit\u00e9.\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 296 ; \u00ab\u00a0Nous recommandons la fondation d’un centre mondial de recherches pour l’\u00e9nergie, sous les auspices de l’ONU. Cet organisme pourrait en premier lieu servir de centre d’informations, de recherches et de projets, qui pourrait subvenir aux besoins des recherches \u00e0 effectuer dans le domaine des sources renouvelables d’\u00e9nergie.\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 298 , \u00ab\u00a0L’Union sovi\u00e9tique produit plus de p\u00e9trole que tout autre Etat, et elle est le second exportateur mondial apr\u00e8s l’Arabie Saoudite. Le p\u00e9trole constitue aussi la moiti\u00e9 de ses recettes en devises fortes. Elle poss\u00e8de les plus grandes r\u00e9serves mondiales de gaz naturel, dont elle est le second producteur (apr\u00e8s les Etats-Unis) et le troisi\u00e8me exportateur.\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 299 ; \u00ab\u00a0On pense que la Chine aurait des r\u00e9serves de p\u00e9trole au moins deux fois plus importantes que celle des Etats-Unis, et ce produit repr\u00e9sente d\u00e9j\u00e0 15 % des exportations chinoises aux Etats-Unis. La Chine est \u00e9galement le troisi\u00e8me producteur mondial de charbon.\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 302 ; \u00ab\u00a0En 1975, la Conf\u00e9rence g\u00e9n\u00e9rale de l’ONUDI (Organisation des Nations Unies pour le d\u00e9veloppement industriel) a adopt\u00e9 la D\u00e9claration de Lima, qui avait fix\u00e9 le but que les pays en d\u00e9veloppement devaient atteindre d’ici \u00e0 l’an 2000 : ils devaient repr\u00e9senter d’ici l\u00e0 au moins 25 % de la production industrielle mondiale.\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 306 ; \u00ab\u00a0En 1976, 22 % de la totalit\u00e9 des exportations des pays du Sud et 32 % de leurs exportations de produits manufactur\u00e9s se faisaient entre eux-m\u00eames. Au cours de la premi\u00e8re moiti\u00e9 des ann\u00e9es 1970, ces exportations ont augment\u00e9 plus vite que celles qui se faisaient vers le Nord ; c’\u00e9tait l\u00e0 un renversement des tendances des ann\u00e9es 1960. Le commerce Sud-Sud prendra une importance particuli\u00e8re si, dans les d\u00e9cennies qui viennent, le march\u00e9 des pays industrialis\u00e9s se d\u00e9veloppe trop lentement pour satisfaire les besoins qu’a le Sud d’exporter et d’importer. Si, par exemple, le produit national brut des pays en d\u00e9veloppement s’accro\u00eet de 6 \u00e0 7 % par an contre 3 ou 4 % dans les pays industrialis\u00e9s, il faudra que les premiers couvrent entre eux une part plus grande de leurs besoins commerciaux.<\/p>\n

Toutefois, pendant longtemps encore, les pays industriels demeureront le march\u00e9 principal des produits manufactur\u00e9s du Sud.\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 307 ; \u00ab\u00a0L’Union sovi\u00e9tique et les autres pays du Comecon absorbent environ 6 % des exportations des pays en d\u00e9veloppement, mais la proportion de leurs importations en produits manufactur\u00e9s des pays en d\u00e9veloppement autres que ceux de l’OPEP, environ 15 %, est beaucoup moins \u00e9lev\u00e9e que pour les Etats-Unis (environ 40 %), le Japon (24 %), et la CEE (environ 29 %).\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 311 ; \u00ab\u00a0Dans le Nord, les demandes de protection et de subventions proviennent des partis politiques, des organisations commerciales, du patronat et des syndicats professionnels dans les industries menac\u00e9es par les mises \u00e0 pied, les faillites et le ch\u00f4mage, principalement lorsque ces emplois sont concentr\u00e9s dans des r\u00e9gions qui n’offrent pas de perspectives imm\u00e9diates de reconversion.\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 315 ; \u00ab\u00a0Les abus du syst\u00e8me des sauvegardes<\/span><\/em><\/p>\n

Les articles du GATT se fondent sur le postulat que tous les pays ne s’engageront \u00e0 lib\u00e9raliser leur commerce que s’ils sont autoris\u00e9s \u00e0 prendre d’urgence des mesures de restrictions, quand cela leur sera n\u00e9cessaire. La sauvegarde la plus importante permet \u00e0 un pays de restreindre ses importations si leur augmentation a caus\u00e9, ou menace de causer, un \u00ab\u00a0pr\u00e9judice grave\u00a0\u00bb aux producteurs nationaux. Le pays importateur doit d’abord pr\u00e9venir et consulter les pays exportateurs int\u00e9ress\u00e9s et il ne peut maintenir ses mesures de restriction que \u00ab\u00a0dans la mesure et pour le temps qui peuvent \u00eatre indispensables pour pr\u00e9venir ce pr\u00e9judice ou y rem\u00e9dier\u00a0\u00bb:<\/p>\n

De nombreux pays ont recours \u00e0 l’article XIX, mais le plus souvent ils \u00e9l\u00e8vent des barri\u00e8res non tarifaires et violent ainsi ses dispositions, soit unilat\u00e9ralement, soit en imposant de pr\u00e9tendues \u00ab\u00a0restrictions volontaires \u00e0 l’exportation\u00a0\u00bb ou des \u00ab\u00a0accords sur la r\u00e9gularisation de la commercialisation\u00a0\u00bb que les pays en d\u00e9veloppement ne peuvent qu’accepter.\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 322-323 ; \u00ab\u00a0Coop\u00e9ration internationale : GATT et CNUCED<\/span><\/em><\/p>\n

\u00ab\u00a0Deux organismes internationaux, le GATT et la CNUCED, d\u00e9tiennent maintenant un mandat dans le domaine du commerce international. La CNUCED a \u00e9t\u00e9 cr\u00e9\u00e9e en 1964, en partie parce que les pays en d\u00e9veloppement avaient l’impression que le GATT ne parvenait pas compl\u00e8tement \u00e0 changer le syst\u00e8me commercial. En fait, ils avaient d\u00e9j\u00e0 exprim\u00e9 quelques-unes de leurs r\u00e9serves seize ans plus t\u00f4t \u00e0 la Conf\u00e9rence de la Havane, alors que les n\u00e9gociations portaient sur l’Organisation du commerce international, mais sans pouvoir obtenir ensuite la ratification du Congr\u00e8s des Etats-Unis.<\/p>\n

La plupart des pays en d\u00e9veloppement sont en train de rejoindre le GATT qui, malgr\u00e9 ses insuffisances, est fond\u00e9 sur des principes de droit et d’ordre \u00e9conomique entre des pays qui doivent s’accorder et se mettre au service d’un syst\u00e8me commercial plus \u00e9quitable et plus rationnel. Certains pays en d\u00e9veloppement, parmi ceux qui ont adh\u00e9r\u00e9 au GATT, esp\u00e8rent qu’ils pourront participer de fa\u00e7on significative \u00e0 ses travaux et auront une plus grande influence sur les concessions commerciales consenties par les pays industrialis\u00e9s ; mais nombreux sont ceux qui s’inqui\u00e8tent de constater que le GATT se pr\u00e9occupe par trop des int\u00e9r\u00eats des pays du Nord, et ils le critiquent pour sa mollesse quand il s’agit de faire obstacle au protectionnisme. De plus, le GATT ne comprend pas tous les pays de l’Europe de l’Est ni la Chine, et, comme nous l’avons not\u00e9 plus haut, certains grands mouvements du commerce mondial demeurent en dehors de son rayon d’action.<\/p>\n

D’autre part, la CNUCED est devenue le grand forum o\u00f9 se d\u00e9roulent d’importants d\u00e9bats internationaux et o\u00f9 l’on n\u00e9gocie les changements \u00e0 op\u00e9rer dans le syst\u00e8me \u00e9conomique mondial. Contrairement au GATT, elle a pour membres toutes les nations.<\/p>\n

(…) La CNUCED a \u00e9t\u00e9 le centre des n\u00e9gociations sur bien d’autres probl\u00e8mes, y compris les transferts de technologie. Et il y a au moins un changement international d’importance, le Syst\u00e8me pr\u00e9f\u00e9rentiel g\u00e9n\u00e9ralis\u00e9, qui, mis au point par la CNUCED, a \u00e9t\u00e9 ensuite incorpor\u00e9 dans les statuts et les proc\u00e9dures du GATT.\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 329 ; \u00ab\u00a0Elles contr\u00f4lent entre un quart et un tiers de la production mondiale, et d\u00e9ploient particuli\u00e8rement leur activit\u00e9 dans les industries de transformation et la commercialisation. En 1976, on a \u00e9valu\u00e9 \u00e0 830 milliards de dollars le montant total des ventes de leurs filiales \u00e9trang\u00e8res, soit \u00e0 peu pr\u00e8s le produit national brut de tous les pays en d\u00e9veloppement, abstraction faite des exportateurs de p\u00e9trole.\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 331 ; \u00ab\u00a0Une grande partie du commerce international que contr\u00f4lent ces soci\u00e9t\u00e9s se d\u00e9roule dans le cadre de leur organisation, entre l’entreprise-m\u00e8re et ses filiales, et ce commerce \u00ab\u00a0int\u00e9rieur\u00a0\u00bb, suivant une estimation particuli\u00e8re, constitue plus de 30 % de l’ensemble du commerce mondial. D’autres transactions tr\u00e8s nombreuses prennent \u00e9galement place entre les diff\u00e9rents secteurs de ces entreprises, par exemple l’octroi d’un pr\u00eat, les cessions de licences concernant la technologie ou une fourniture de services.\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 332 ; \u00ab\u00a0De telles diff\u00e9rences peuvent refl\u00e9ter les pr\u00e9occupation commerciales l\u00e9gitimes des soci\u00e9t\u00e9s, mais elles peuvent aussi servir \u00e0 des transferts de b\u00e9n\u00e9fices d’un pays \u00e0 un autre suivant leur fiscalit\u00e9, comme \u00e0 tourner un contr\u00f4le des changes ou des prix, ou \u00e0 \u00e9viter des droits de douane. Cette capacit\u00e9 qu’ont les soci\u00e9t\u00e9s multinationales de manipuler les courants financiers par des prix artificiels de transfert devient obligatoirement un sujet de pr\u00e9occupation pour les gouvernements.<\/p>\n

(…) Les soci\u00e9t\u00e9s transnationales ont \u00e9t\u00e9 s\u00e9v\u00e8rement critiqu\u00e9es aussi pour l’immoralit\u00e9 de leurs activit\u00e9s politiques et commerciales. Leur tentative de renverser au Chili le r\u00e9gime d’Allende ; les versements illicites pratiqu\u00e9s par des compagnies p\u00e9troli\u00e8res \u00e0 des gouvernements dans diff\u00e9rentes parties du monde ; le soutien que certaines d’entre elles accordent en Afrique \u00e0 des r\u00e9gimes ill\u00e9gaux…\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 333 ; \u00ab\u00a0Sous les nombreuses craintes qu’inspirent, tant au Nord qu’au Sud, ls soci\u00e9t\u00e9s multinationales, on per\u00e7oit une inqui\u00e9tude : n’ont-elles pas \u00e9t\u00e9 capables de prendre, dans les op\u00e9rations mondiales, une telle avance qu’elles \u00e9chappent maintenant \u00e0 tout contr\u00f4le efficace des Etats nationaux et des organisations internationales ? N’ont-elles pas tir\u00e9 un profit des d\u00e9sordres \u00e9conomiques \u00e0 une \u00e9poque o\u00f9 de nombreux pays en souffraient ? Ne constituent-elles pas un r\u00e9seau transnational dont la puissance apporte un \u00e9l\u00e9ment nouveau dans le conflit des forces politiques et \u00e9conomiques ?\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 334 ; \u00ab\u00a0N\u00e9cessit\u00e9 d’un r\u00e8glement<\/span><\/em><\/p>\n

Il s’\u00e9tablit toujours un rapport triangulaire entre le pays d’origine, le pays d’accueil, et la soci\u00e9t\u00e9 transnationale qui, \u00e9tablie dans le premier, op\u00e8re dans le second. Manifestement, une grande soci\u00e9t\u00e9 qui a tendance \u00e0 minimiser ses profits mondiaux n’a pas les m\u00eames objectifs qu’un Etat qui cherche \u00e0 obtenir pour son pays le maximum de b\u00e9n\u00e9fices.\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 341 ; \u00ab\u00a0Le Nord couvre environ 96 % des d\u00e9penses engag\u00e9es mondialement pour la rrecherche et le d\u00e9veloppement.\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 342 ; \u00ab\u00a0Int\u00e9r\u00eat g\u00e9n\u00e9ral et utilisation des brevets<\/span><\/em><\/p>\n

Presque tous les brevets du monde sont enregistr\u00e9s dans les pays industriels, et la plupart sont d\u00e9tenus par les grandes soci\u00e9t\u00e9s multinationales.\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 343 ; \u00ab\u00a0Des technologies appropri\u00e9es peuvent comporter des sources d’\u00e9nergie moins co\u00fbteuses, un \u00e9quipement agricol plus simple, des techniques dans la construction, les services et les proc\u00e9d\u00e9s de fabrication, qui \u00e9conomisent du capital ; des usines plus petites et une \u00e9chelle r\u00e9duite de fonctionnement qui permettent de r\u00e9partir plusieurs activit\u00e9s.\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 345 ; \u00ab\u00a0Il est tout \u00e0 fait possible que la hausse du co\u00fbt de l’\u00e9nergie, qui frappe le Nord comme le Sud, oblige les grandes soci\u00e9t\u00e9s du Nord \u00e0 concentrer leurs efforts sur de nouvelles sortes de techniques qui pourront convenir \u00e0 de nombreuses r\u00e9gions du monde entier.<\/p>\n

(…) Tout d’abord, il est essentiel que l’information technologique se r\u00e9pande plus librement entre les nations et \u00e0 l’int\u00e9rieur de chacune d’elles.\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 347 ; \u00ab\u00a0La situation selon laquelle, d’apr\u00e8s les \u00e9tudes de l’ONU, 1 % \u00e0 peine des d\u00e9penses et des recherches du Nord est affect\u00e9 sp\u00e9cifiquement aux probl\u00e8mes du Sud, alors que 51 % sont employ\u00e9s aux questions de d\u00e9fense et \u00e0 la recherche atomique et spatiale devrait changer. L’importance du d\u00e9sarmement, en tant que moyen possible de promouvoir le d\u00e9veloppement, n’est nulle part plus \u00e9vidente que dans le domaine de la recherche.<\/p>\n

Les organismes d’aide devraient utiliser davantage les conseillers locaux et autres gens comp\u00e9tents pour pr\u00e9parer leurs projets et leurs programmes. Pour l’instant, ils se reposent en grande partie sur les experts des pays avanc\u00e9s.\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 387 ; \u00ab\u00a0Les fonds obtenus par les pays en d\u00e9veloppement proviennent d’un certain nombre de sources : programme d’aide directe de gouvernement et organismes de cr\u00e9dit \u00e0 l’exportation ; institutions financi\u00e8res internationales, telles que la Banque mondiale et les banques r\u00e9gionales de d\u00e9veloppement, le Fonds mon\u00e9taire international, les agences de l’ONU et autres fonds multilat\u00e9raux ; investissement priv\u00e9, principalement par le canal des soci\u00e9t\u00e9s multinationales ; banques commerciales.<\/p>\n

(…) Durant les prochaines d\u00e9cennies, les besoins financiers du Tiers Monde seront \u00e9normes.\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 389 ; \u00ab\u00a0Pour de nombreux pays, le fardeau de la dette est devenu tr\u00e8s lourd. Le montant des cr\u00e9dits accord\u00e9s et les types de financement pratiqu\u00e9s sont de toute \u00e9vidence inad\u00e9quats. Et l’incertitude quant aux cr\u00e9dits futurs menace les progr\u00e8s du d\u00e9veloppement.\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 390 ; \u00ab\u00a0Pour les trois ans de la p\u00e9riode 1979-1981, le seul service des dettes pour l’ensemble des pays en d\u00e9veloppement -non compris l’OPEP- est estim\u00e9 \u00e0 120 milliards de dollars, \u00e0 ajouter aux d\u00e9ficits du commerce qui s’accroissent rapidement.\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 392 ; \u00ab\u00a0Les relations<\/span><\/em><\/p>\n

Le volume des pr\u00eats et les types de financement ne sont pas les seuls \u00e0 \u00eatre inad\u00e9quats, les relations entre emprunteurs et pr\u00eateurs le sont aussi. La part de responsabilit\u00e9 des pays en d\u00e9veloppement dans les processus de d\u00e9cision, de contr\u00f4le et de direction des institutions financi\u00e8res et mon\u00e9taires internationales n’est pas ce qu’elle devrait \u00eatre.<\/p>\n

(…) L’URSS et la plupart des pays de l’Europe orientale n’en font pas partie, et la R\u00e9publique populaire de Chine n’y a jusqu’\u00e0 pr\u00e9sent pas pris sa place. Outre son co\u00fbt politique, l’absence d’universalit\u00e9 de ces organismes emp\u00eache les pays de tirer profit de leurs exp\u00e9riences respectives de d\u00e9veloppement et restreint la port\u00e9e de l’aide internationale.\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 404 ; \u00ab\u00a0Industrie<\/span><\/em><\/p>\n

Pour atteindre l’objectif fix\u00e9 \u00e0 Lima en ce qui concerne l’industrialisation du Tiers Monde, un taux de croissance annuelle de 10 \u00e0 11 % en valeur industrielle ajout\u00e9e serait n\u00e9cessaire. D’apr\u00e8s l’ONUDI, ceci impliquerait un investissement annuel total de 40 \u00e0 60 milliards de dollars entre 1980 et 1990, et de 120 \u00e0 140 milliards de dollars entre 1990 et 2000. 60 % de ces sommes serviraient \u00e0 financer les importations de biens d’\u00e9quipement, de technologie et de services d’ing\u00e9nierie. Pour que le financement \u00e9tranger couvre pleinement les d\u00e9penses en devises des projets, l’industrie du Tiers Monde aurait besoin de 25 \u00e0 35 milliards de dollars par an de capitaux \u00e9trangers durant la prochaine d\u00e9cennie. Selon les estimations de l’ONUDI, elle en re\u00e7oit actuellement 10 milliards par an, environ.\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 406 ; \u00ab\u00a0Un investissement de tr\u00e8s grande envergure serait \u00e9galement n\u00e9cessaire pour d\u00e9velopper les sources renouvelables d’\u00e9nergie, particuli\u00e8rement l’\u00e9nergie hydro-\u00e9lectrique et l’\u00e9nergie solaire.\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 407 ; \u00ab\u00a0Les types de financement faisant d\u00e9faut<\/span><\/em><\/p>\n

Pour des raisons partiellement historiques, partiellement fond\u00e9es sur l’int\u00e9r\u00eat \u00e9go\u00efste des pays donateurs et partiellement dues \u00e0 un mauvais entendement du r\u00f4le que doivent jouer les ressources ext\u00e9rieures pour aider au d\u00e9veloppement, la plus grande partie des capitaux publics que re\u00e7oivent les pays en d\u00e9veloppement est affect\u00e9e, au d\u00e9part, \u00e0 l’achat de biens d’\u00e9quipement \u00e0 l’ext\u00e9rieur.\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 408-409 , \u00ab\u00a0Les pr\u00eats-programmes<\/span><\/em><\/p>\n

Le type de financement qui fait particuli\u00e8rement d\u00e9faut est le pr\u00eat de programme, c’est-\u00e0-dire un pr\u00eat apportant des capitaux \u00e0 utilisation flexible et dont l’emploi n’est pas li\u00e9 \u00e0 des projets d’investissement sp\u00e9cifiques. Comme nous l’avons dit, la plupart des financements bilat\u00e9raux et multilat\u00e9raux ne sont accord\u00e9s que pour des projets d\u00e9finis , mais ces pr\u00eats-projets ne constituent pas un moyen efficace de faciliter un transfert ad\u00e9quat de ressources. Ils ne sont vers\u00e9s que tr\u00e8s lentement. Pour ce qui est de la Banque mondiale, l’exp\u00e9rience d\u00e9montre que le cycle conduisant de la premi\u00e8re identification du projet \u00e0 sa r\u00e9alisation finale prend en moyenne dix ans.<\/p>\n

Par ailleurs, ne compter que sur le pr\u00eat-projet conduit \u00e0 certaines distorsions graves. En premier lieu, ce type de pr\u00eat favorise les grands projets par rapport aux petits, car les organismes pr\u00eateurs, qui cherchent \u00e0 limiter leurs frais administratifs, donnent la pr\u00e9f\u00e9rence aux op\u00e9rations dont la dimension se situe au-dessus d’un seuil minimum. Deuxi\u00e8mement, il favorise les investissements nouveaux, plut\u00f4t que l’am\u00e9lioration du rendement des structures existantes, car le financement d’un projet ne s’applique pas en principe au capital d’exploitation (travail et mati\u00e8res premi\u00e8res). Troisi\u00e8mement, la sp\u00e9cification des projets et les proc\u00e9dures des organismes ayant pour effet de lier les b\u00e9n\u00e9ficiaires peuvent encourager le choix de projets \u00e0 forte proportion de capital, qui ne seront pas toujours ce qui conviendrait aux pays en d\u00e9veloppement. Quatri\u00e8mement, il arrive que les pays industrialis\u00e9s et les organismes pr\u00eateurs changent d’avis sur les priorit\u00e9s du d\u00e9veloppement, ce qui les am\u00e8ne \u00e0 changer de pr\u00e9f\u00e9rences quant aux types de projets qu’ils entendent financer, et souvent sans se pr\u00e9occuper des propres priorit\u00e9s des pays en d\u00e9veloppement.<\/p>\n

En fait, le pr\u00eat-projet et le pr\u00eat-programme sont compl\u00e9mentaires. Le pr\u00eat-programme corrige certaines des distorsions r\u00e9sultant du recours exclusif au pr\u00eat-projet. Tout d’abord, les pr\u00eats-programme sont vers\u00e9s rapidement, normalement en deux ou trois ans.\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 413 ; \u00ab\u00a0L’int\u00e9gration \u00e9conomique<\/span><\/em><\/p>\n

Les pays en d\u00e9veloppement ont besoin de soutien financier pour accro\u00eetre leurs \u00e9changes entre eux.<\/p>\n

(…) Cependant, les nombreux plans d’int\u00e9gration n’ont gu\u00e8re progress\u00e9, quand encore ils n’ont pas marqu\u00e9 un recul. Cette situation s’explique en partie par des causes politiques, mais les difficult\u00e9s de balance des paiements des participants n’y sont pas non plus \u00e9trang\u00e8res. La lib\u00e9ralisation des \u00e9changes pr\u00e9vue par ces diff\u00e9rents plans cr\u00e9e souvent des difficult\u00e9s de paiement pour un ou plusieurs pays membres vis-\u00e0-vis des autres partenaires. Le probl\u00e8me peut \u00eatre r\u00e9solu en \u00e9largissant le cr\u00e9dit mutuel par des arrangements de paiement, toutefois une aide ext\u00e9rieure est n\u00e9cessaire lorsque les partenaires, bien qu’ayant des exc\u00e9dents de balance au sein du groupe et pour effectuer ces paiements se trouvent en difficult\u00e9 pour \u00e9quilibrer leur balance dans son ensemble et n’ont individuellement qu’un acc\u00e8s limit\u00e9 aux capitaux ext\u00e9rieurs.\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 415 ; \u00ab\u00a0La qualit\u00e9 des relations entre emprunteurs et pr\u00eateurs est d’une importance vitale pour le r\u00f4le que doivent jouer les institutions financi\u00e8res et pour leur aptitude \u00e0 r\u00e9pondre aux besoins de leurs clients , l’in\u00e9galit\u00e9 entre emprunteurs et pr\u00eateurs a rendu l’entente commune plus difficile et a engendr\u00e9 la m\u00e9fiance r\u00e9ciproque.\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 419 ; \u00ab\u00a0Selon la Commisssion des Communaut\u00e9s europ\u00e9ennes :<\/p>\n

\u00ab\u00a0Si les pays en d\u00e9veloppement avaient suivi l’exemple des pays industrialis\u00e9s, apr\u00e8s 1973, en r\u00e9duisant \u00e0 la fois leur croissance et leurs importations, afin de s’ajuster \u00e0 la hausse du prix du p\u00e9trole, la r\u00e9cession dans le monde industrialis\u00e9 aurait \u00e9t\u00e9 bien plus grave. Les chiffres pour l’ann\u00e9e 1975, durant laquelle les \u00e9conomies de la communaut\u00e9 ont atteint leur plus bas niveau, sont particuli\u00e8rement frappants. Alors que les exportations de la Communaut\u00e9 vers les Etats-Unis s’effondraient de 17 % et les exportations vers les pays de l’AELE de 3 % , les exportations de la communaut\u00e9 vers les pays en developpement ont augment\u00e9 de 25 % et les exportations vers les seuls pays de l’ACP de 33% .\u00a0\u00bb<\/p>\n

(…) Si les pays en d\u00e9veloppement n’appartenant pas \u00e0 l’OPEP avaient r\u00e9duit leurs importations de produits manufactur\u00e9s pour faire face \u00e0 la hausse des prix du p\u00e9trole durant l’ann\u00e9e 1973-74, il y aurait eu 3 millions de ch\u00f4meurs de plus dans les pays de l’OCDE. En fait, gr\u00e2ce au maintien de leurs \u00e9changes sur les produits manufactur\u00e9s avec les seuls pays qui ont r\u00e9cemment commenc\u00e9 \u00e0 s’industrialiser, les pays industrialis\u00e9s ont, selon les estimations de l’OCDE, gagn\u00e9 en moyenne 900’000 emplois par an durant la p\u00e9riode 1973-77. Cela montre \u00e0 quel point le Nord d\u00e9pend aujourd’hui du Sud pour ses march\u00e9s.\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 422. En outre 1973 et 1978, plus de la moiti\u00e9 des pays en d\u00e9veloppement importateurs de p\u00e9trole ont vu leur dette augmenter deux fois et demie plus vite que leurs exportations.<\/p>\n

p. 428 . Nous n’ignorons pas que de nombreuses personnes soutiennent que les pays \u00e0 faible revenu et les pays les moins d\u00e9velopp\u00e9s seraient dans l’incapacit\u00e9 d’absorber des quantit\u00e9s plus importantes de capitaux ou d’aide et qu’en cons\u00e9quence ces fonds seraient gaspill\u00e9s. Mais une \u00a0\u00bb capacit\u00e9 d’absortion\u00a0\u00bb insuffisante devrait \u00eatre regard\u00e9e comme un probl\u00e8me de d\u00e9veloppement en soi.<\/p>\n

p.429 \u00ab\u00a0Les avantages des \u00ab\u00a0revenus automatiques\u00a0\u00bb \u00ab\u00a0<\/p>\n

Une notion importante, qui suscite de plus en plus l’int\u00e9r\u00eat, est celle de l’utilisation de m\u00e9canismes \u00ab\u00a0automatiques\u00a0\u00bb pour lever les capitaux n\u00e9cessaires au d\u00e9veloppement, m\u00e9canismes fonctionnant autrement dit sans que les gouvernements aient besoin d’intervernir constamment. Nous pensons qu’avec le temps le monde va n\u00e9cessairement \u00e9voluer vers un syst\u00e8me financier o\u00f9 les revenus per\u00e7us par ces moyens tiendront une place de plus en plus grande.<\/p>\n

p. 431 \u00ab\u00a0une taxe sur le commerce international?\u00a0\u00bb<\/p>\n

Il a \u00e9t\u00e9 sugg\u00e9r\u00e9 notamment d’imposer une taxe sur divers aspects de la vie \u00e9conomique internationale, au choix : le commerce international, le commerce des armes, l’investissement international, les hydrocarbures et les ressources mini\u00e8res \u00e9puisables, les produits de luxe durables, les d\u00e9penses militaires, la consommation d’\u00e9nergie, le p\u00e9trole brut vendu sur les march\u00e9s internationaux, le transport a\u00e9rien international des passagers et des marchandises, l’utilisation des \u00ab\u00a0communs internationaux\u00a0\u00bb- p\u00eache au large dans les oc\u00e9ans, extraction du p\u00e9trole ou du gaz off-shore, extraction mini\u00e8re dans les fonds marins , utilisation des orbites spatiales, des fr\u00e9quences et des canaux de radio et de t\u00e9l\u00e9communication.<\/p>\n

(…) Parmi ces propositions, le commerce international retient plus particuli\u00e8rement l’attention comme base d’imposition, d’une part en raison de son volume -1300 milliards de dollars actuellement- et, d’autre part, parce que l’imposition et la collecte d’une surcharge minime sur les importations ne serait pas trop difficile \u00e0 administrer et que la participation de tous les pays serait possible.\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 434 ; \u00ab\u00a0Le fardeau doit \u00eatre support\u00e9 par tous les pays<\/span><\/em><\/p>\n

La Commission est convaincu qu’avec toutes ces possibilit\u00e9s, on doit pouvoir trouver des m\u00e9thodes efficaces et \u00e9quitables de lever des fonds en appliquant une petite surcharge ou une taxe, soit sur des postes de revenu, soit sur la production, soit sur la consommation, soit sur le commerce. Si la volont\u00e9 y est, les moyens peuvent \u00eatre trouv\u00e9s. Toute taxation internationale de ce type doit \u00eatre universelle : tous les pays doivent porter ensemble le fardeau.<\/p>\n

(…) Cependant, ceux qui soutiennent que la notion d’imp\u00f4t international est irr\u00e9aliste, compte tenu de l’opinion publique, devraient se rappeler qu’on disait la m\u00eame chose de l’imp\u00f4t national sur le revenu dans presque tous les pays occidentaux il y a un si\u00e8cle.\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 437 ; \u00ab\u00a0La Banque mondiale : responsabilit\u00e9s et r\u00e9formes<\/span><\/em><\/p>\n

La Banque mondiale est l’institution cl\u00e9 du pr\u00eat au d\u00e9veloppement.<\/p>\n

(…) D’aucuns, aujourd’hui, se demandent si la Banque mondiale n’est pas devenue un organisme trop important et trop centralis\u00e9 : son personnel sp\u00e9cialis\u00e9 est actuellement de 2400 personnes, environ, dont plus de 95 % travaillent au si\u00e8ge, \u00e0 Washington. Cette concentration permet peut-\u00eatre d’avoir une approche unifi\u00e9e, mais elle tend \u00e0 \u00e9loigner ce personnel des probl\u00e8mes et des comportements tels qu’ils se pr\u00e9sentent dans les pays emprunteurs.<\/p>\n

La charte de la Banque pr\u00e9voyait une d\u00e9centralisation de ses activit\u00e9s, mais celle-ci n’a pas eu lieu.\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 438 ; \u00ab\u00a0Les pays en d\u00e9veloppement ont droit \u00e0 ce qu’on tienne compte de leur avis et de leurs pr\u00e9f\u00e9rences dans des op\u00e9rations qui les concernent aussi directement, qu’il s’agisse de la Banque mondiale ou du FMI, et leurs resssortissants devraient \u00eatre plus nombreux dans ces institutions.\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 441 ; \u00ab\u00a0L’objectif devrait \u00eatre, durant la prochaine d\u00e9cennie, de donner aux banques r\u00e9gionales une position d’\u00e9gales vis-vis de la Banque mondiale, pourvu qu’elles soient convenablement r\u00e9form\u00e9es.<\/p>\n

(…) Plus d’\u00e9galit\u00e9 dans l’association<\/span><\/em><\/p>\n

Les rapports entre emprunteurs et cr\u00e9diteurs et entre membres des institutions financi\u00e8res internationales sont d’une importance capitale. Le caract\u00e8re de ces relations se r\u00e9fl\u00e8te dans les modalit\u00e9s de vote adopt\u00e9es par ces institutions.\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 442 ; \u00ab\u00a0La situation \u00e9tant ce qu’elle est , il conviendrait donc avant tout d’\u00e9voluer vers une plus grande \u00e9galit\u00e9 et une v\u00e9ritable association, ce qui devrait se traduire par une r\u00e9vision des modalit\u00e9s de scrutin et de la structure de la direction au sommet.\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 446 ; \u00ab\u00a0Et assur\u00e9ment, la logique d’un syst\u00e8me nouveau de revenus universels et automatiques pour financer le d\u00e9veloppement mondial appelle une institution cr\u00e9\u00e9e d’embl\u00e9e par tous les pays -de l’Ouest, de l’Est et du Sud- et pouvant canaliser ces revenus.\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 447 ; \u00ab\u00a0La nouvelle institution n’aurait pas besoin d’un personnel important, bon nombre de ses op\u00e9rations pouvant se faire par accords de cofinancement avec la Banque mondiale et les banques de d\u00e9veloppement r\u00e9gionales.\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 449 ; \u00ab\u00a0Le transfert de ressources aux pays en d\u00e9veloppment doit \u00eatre accru substantiellement pour financer .<\/p>\n

1) les projets et programmes visant \u00e0 soulager la pauvret\u00e9 et \u00e0 accro\u00eetre la production alimentaire, particuli\u00e8rement dans les pays les moins d\u00e9velopp\u00e9s;<\/p>\n

2) la prospection et le d\u00e9veloppement des ressources \u00e9nerg\u00e9tiques et mini\u00e8res;<\/p>\n

3) la stabilisation des prix et des b\u00e9n\u00e9fices \u00e0 l’exportation des produits de base et une expansion du traitement des produits dans les pays producteurs eux-m\u00eames.\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 450 ; \u00ab\u00a0II) l’adoption de calendriers d\u00e9finis en ce qui concerne l’accroissement de l’aide officielle au d\u00e9veloppement (AOD) fournie par les pays industrialis\u00e9s, qui devrait atteindre le niveau de 0,7 % du PNB en 1985, et de 1 % du PNB avant la fin du si\u00e8cle ;<\/p>\n

III) l’introduction d’un transfert automatique des revenus par des pr\u00e9l\u00e8vements fiscaux internationaux sur quelques-uns des postes suivants : le commerce international, la production d’armes, les voyages internationaux, les \u00ab\u00a0biens communs mondiaux\u00a0\u00bb, notamment les ressources min\u00e9rales des fonds marins.<\/p>\n

Le cr\u00e9dit dispens\u00e9 par les institutions financi\u00e8res internationales devrait \u00eatre am\u00e9lior\u00e9 par :<\/p>\n

(…)<\/p>\n

II) le doublement du rapport emprunts\/capital de la Banque mondiale, qui pourrait passer du rapport actuel 1\/1 au rapport 2\/1 ; et le doublement similaire du coefficient de liquidit\u00e9 des banques r\u00e9gionales de d\u00e9veloppement …\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 451 ; \u00ab\u00a0(…) VII) l’attribution aux pays emprunteurs d’un r\u00f4le plus important dans les m\u00e9canismes de d\u00e9cision et de direction.\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 454 ; \u00ab\u00a0… on ne saurait sous-estimer la tendance des grandes bureaucraties internationales \u00e0 acqu\u00e9rir et d\u00e9velopper un style qui leur est propre, en perdant progressivement contact avec le monde r\u00e9el. Cela est d’ailleurs \u00e9galement vrai des bureaucraties nationales importantes.\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 456-457 ; \u00ab\u00a0Il est imp\u00e9ratif que les simples citoyens comprennent ce que veut dire pour eux-m\u00eames l’interd\u00e9pendance et qu’ils s’identifient aux organisations internationales qui ont mission de l’administrer. Ce n’est pas un hasard si, au Nord, les pays qui viennent en t\u00eate de liste en ce qui concerne l’aide officielle au d\u00e9veloppement sont aussi ceux qui donnent \u00e0 leurs citoyens, et en particulier \u00e0 la jeune g\u00e9n\u00e9ration, une \u00e9ducation tourn\u00e9e vers l’ext\u00e9rieur.<\/p>\n

De m\u00eame, les institutions internationales devraient pouvoir s’adresser \u00e0 une audience plus large que celle des participants aux discussions et n\u00e9gociations. Il convient de rappeler que les r\u00e9solutions et les d\u00e9clarations ne seront efficaces que si elles influencent le public. Les institutions internationales devraient notamment intensifier leurs contacts avec les jeunes et leurs organisations, particuli\u00e8rement importantes parmi les organisations non gouvernementales.\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 461-462-463 ; \u00ab\u00a0…le syst\u00e8me de coop\u00e9ration international doit comporter un syst\u00e8me de contr\u00f4le et d’\u00e9valuation, et c’est pourquoi nous souscrivons \u00e0 l’id\u00e9e d’un organe ind\u00e9pendant de haut niveau pour ce r\u00f4le.<\/p>\n

Am\u00e9liorer le cadre des n\u00e9gociations<\/span><\/em><\/p>\n

Le cadre des n\u00e9gociations du dialogue Nord-Sud doit \u00e9galement \u00eatre am\u00e9lior\u00e9. La CNUCED et de nombreux autres organismes internationaux ont \u00e9t\u00e9 model\u00e9s en fonction du syst\u00e8me des groupes, syst\u00e8me qui comprend trois groupes -les 77, le groupe B et le groupe D, plus la Chine. Le groupe des 77 (qui aujourd’hui compte 117 membres) est compos\u00e9 des pays en d\u00e9veloppement. Le groupe B est compos\u00e9 des pays industrialis\u00e9s occidentaux et le groupe D des pays de l’Europe de l’Est. Cette division s’est consolid\u00e9e en un sh\u00e9ma d’alignement et le groupe des 77 traduit la solidarit\u00e9 des pays en d\u00e9veloppement, laquelle a une importance historique, car elle leur permet de pr\u00e9senter un front commun et de faire porter leur force combin\u00e9e dans les n\u00e9gociations Nord-Sud. Le syst\u00e8me de groupes a ses m\u00e9rites dans les d\u00e9lib\u00e9rations o\u00f9 le Sud a besoin d’articuler ses probl\u00e8mes et ses positions et de leur donner une certaine publicit\u00e9 , et notre Commission reconna\u00eet pleinement sa validit\u00e9 et sa valeur.<\/p>\n

Toutefois, les d\u00e9lib\u00e9rations de ce type se sont souvent termin\u00e9es par des r\u00e9solutions qui exhortent tout le monde, sans lier ni engager personne , on \u00e9carte les diff\u00e9rences , pour donner une apparence d’accord, mais en r\u00e9alit\u00e9 les diff\u00e9rences sont toujours l\u00e0. Un des r\u00e9sultats de ce proc\u00e9d\u00e9 est que le langage des r\u00e9solutions internationales est devenu un langgage exclusif, sp\u00e9cialis\u00e9 et cod\u00e9.<\/p>\n

Il n’y a de v\u00e9ritables progr\u00e8s dans les relations internationales que gr\u00e2ce aux n\u00e9gociations, si difficiles soient-elles, o\u00f9 l’on s’efforce de formuler des principes ou des instruments accept\u00e9s par tous les participants, et seules des n\u00e9gociations comme celles-l\u00e0 peuvent faire na\u00eetre un langage commun sur lequel puisse se fonder l’action. Et c’est sur ce point, justement, que le syst\u00e8me de groupes a \u00e9t\u00e9 critiqu\u00e9 comme tendant \u00e0 cristalliser des positions extr\u00eames de part et d’autre, ce qui ralentit et parfois emp\u00eache les progr\u00e8s concrets dans l’harmonisation des int\u00e9r\u00eats en conflit. Le processus de r\u00e9conciliation des diff\u00e9rences au sein du groupe a souvent conduit \u00e0 \u00e9carter les positions mod\u00e9r\u00e9es au b\u00e9n\u00e9fice des positions extr\u00eames. Or les exigences maximales ne s’attirent en r\u00e9ponse que des propositions minimales. L’on veut aujourd’hui entra\u00eener le groupe tout entier, \u00e0 chaque stade des n\u00e9gociations, sans n\u00e9gliger les diff\u00e9rences, ce qui fait que le processus de n\u00e9gociation est en train de devenir tr\u00e8s lourd, encombrant et tr\u00e8s long. Le temps est venu de voir s’il ne serait pas possible d’imaginer un format plus fonctionnel des n\u00e9gociations, sans pour autant ignorer le souci des pays en d\u00e9veloppement de maintenir leur solidarit\u00e9.\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 472 , \u00ab\u00a0Par quoi est limit\u00e9e notre r\u00e9ponse \u00e0 ce d\u00e9fi dont d\u00e9pend le destin de l’humanit\u00e9 ? Non pas fondamentalement par les solutions techniques, qui nous sont d\u00e9j\u00e0 bien connues, mais par le fait que nous n’avons pas une conscience claire et g\u00e9n\u00e9ralis\u00e9e des r\u00e9alit\u00e9s et des dangers, et par le manque de volont\u00e9 politique pour faire face \u00e0 ces dangers et ces r\u00e9alit\u00e9s et op\u00e9rer les corrections n\u00e9cessaires.\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 478 ; \u00ab\u00a0Le monde doit viser \u00e0 abolir la faim et la malnutrition d’ici la fin du si\u00e8cle, en \u00e9liminant la pauvret\u00e9 absolue. L’accroissement de la production alimentaire, l’acc\u00e9l\u00e9ration du d\u00e9veloppement agricole et un certain nombre de mesures pour assurer la s\u00e9curit\u00e9 alimentaire internationale sont des conditions essentielles.\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 479 , \u00ab\u00a0Le Nord devrait renverser la tendance actuelle \u00e0 prot\u00e9ger ses industries contre la concurrence du Tiers Monde et promouvoir au lieu de cela un processus de restructuration positif et anticipatoire.\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 480 ; \u00ab\u00a0Le d\u00e9sordre du syst\u00e8me mon\u00e9taire international est un des principaux probl\u00e8mes de l’\u00e9conomie mondiale.\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 483 , \u00ab\u00a0Un objectif a d\u00e9j\u00e0 \u00e9t\u00e9 fix\u00e9 en ce qui concerne l’aide fournie par les pays riches : 0,7 % du produit national brut, ce qui repr\u00e9sente pour un pays dont le revenu moyen par t\u00eate est de 6000 dollars, une somme de 42 dollars par personne. Les pays riches devraient s’engager \u00e0 respecter un calendrier d\u00e9fini pour atteindre l’objectif en question et passer m\u00eame \u00e0 1 % d’ici \u00e0 l’an 2000.\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 486-487 ; \u00ab\u00a0…les banques r\u00e9gionales et sous-r\u00e9gionales devraient jouer un r\u00f4le de plus en plus important dans le financement du d\u00e9veloppement et seraient tout \u00e0 fait qualifi\u00e9es pour maintenir des liens \u00e9troits dans les pays appartenant \u00e0 leur continent respectif ; aussi devraient-elles disposer de fonds suffisants et \u00eatre g\u00e9r\u00e9es toutes par un personnel hautement comp\u00e9tent.<\/p>\n

(…) Tout comme la Banque mondiale, le FMI devrait veiller \u00e0 donner au Tiers Monde une repr\u00e9sentation ad\u00e9quate au sein de sa direction et aux \u00e9chelons sup\u00e9rieurs de son personnel.\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 494 ; \u00ab\u00a0A titre de d\u00e9marrage du programme de s\u00e9curit\u00e9 internationale en mati\u00e8re alimentaire, nous pr\u00e9conisons de conclure aussi vite que possible l’Accord international sur les grains, de m\u00eame qu’un accroissement des livraisons alimentaires d’urgence.\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 496-497 ; \u00ab\u00a0Quelle que soit la nature et la profondeur des diff\u00e9rences entre le Nord et le Sud, il existe une mutualit\u00e9 d’int\u00e9r\u00eats entre eux. leur sort est \u00e9troitement li\u00e9. La recherche de solutions n’est pas une question de charit\u00e9, mais une condition de mutuelle survie.\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 499 ; \u00ab\u00a0Les pays les plus pauvres<\/span><\/em><\/p>\n

(…) Ces mesures devraient comprendre de grands projets r\u00e9gionaux de gestion des eaux et du sol , la fourniture de soins m\u00e9dicaux et la liquidation de maladies telles que la c\u00e9cit\u00e9 des rivi\u00e8res, la malaria, la maladie du sommeil et la bilharziose ; des projets de reboisement ; le d\u00e9veloppement de l’\u00e9nergie solaire , la prospection mini\u00e8re et p\u00e9troli\u00e8re ; un soutien \u00e0 l’industrialisation, au d\u00e9veloppement des transports et autres \u00e9l\u00e9ments de l’infrastructure.\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 502 ; \u00ab\u00a0Il conviendrait de d\u00e9velopper la recherche sur les moyens de convertir la production d’armes en une production civile susceptible d’utiliser le personnel scientifique et technique hautement qualifi\u00e9 actuellement employ\u00e9 dans les industries d’armement.\u00a0\u00bb<\/p>\n","protected":false},"excerpt":{"rendered":"

Nord-Sud: un programme de survie rapport de la commission ind\u00e9pendante sur les probl\u00e8mes de d\u00e9veloppement international Sous la pr\u00e9sidence de Willy Brandt, Gallimard, Paris, 1980.   \u00ab\u00a0…des experts du monde entier (…) ont pr\u00e9par\u00e9 pendant plus de deux ans ce rapport pour cr\u00e9er un nouvel ordre mondial\u00a0\u00bb. En fait il \u2026 Lire plus \/ Read more<\/a><\/p>\n","protected":false},"author":1,"featured_media":0,"parent":0,"menu_order":0,"comment_status":"closed","ping_status":"closed","template":"","meta":{"ngg_post_thumbnail":0},"_links":{"self":[{"href":"https:\/\/www.archipress.org\/index.php?rest_route=\/wp\/v2\/pages\/873"}],"collection":[{"href":"https:\/\/www.archipress.org\/index.php?rest_route=\/wp\/v2\/pages"}],"about":[{"href":"https:\/\/www.archipress.org\/index.php?rest_route=\/wp\/v2\/types\/page"}],"author":[{"embeddable":true,"href":"https:\/\/www.archipress.org\/index.php?rest_route=\/wp\/v2\/users\/1"}],"replies":[{"embeddable":true,"href":"https:\/\/www.archipress.org\/index.php?rest_route=%2Fwp%2Fv2%2Fcomments&post=873"}],"version-history":[{"count":1,"href":"https:\/\/www.archipress.org\/index.php?rest_route=\/wp\/v2\/pages\/873\/revisions"}],"predecessor-version":[{"id":874,"href":"https:\/\/www.archipress.org\/index.php?rest_route=\/wp\/v2\/pages\/873\/revisions\/874"}],"wp:attachment":[{"href":"https:\/\/www.archipress.org\/index.php?rest_route=%2Fwp%2Fv2%2Fmedia&parent=873"}],"curies":[{"name":"wp","href":"https:\/\/api.w.org\/{rel}","templated":true}]}}